Archives dans 27 mars 2024

La différence cruciale entre lien et contact face à un parent agresseur

La différence cruciale entre lien et contact face à un parent agresseur

Maintenir le lien ou le contact entre un enfant et son parent dangereux ?

Ces deux mots ont l’air voisin mais dans le cadre de violences intrafamiliales, ils ne signifient pas la même chose et ne portent pas aux mêmes conséquences…

  • Le lien fait référence à la connexion biologique, légale ou émotionnelle réciproque qui existe entre un enfant et ses parents ou autres membres de la famille. Ce lien est souvent perçu comme inaliénable et fondamental pour le développement de l’identité de l’enfant. Il est associé à des notions de patrimoine, d’héritage culturel et familial, et d’une continuité à travers les générations.
  • Le contact, en revanche, se réfère à l’interaction physique ou communicationnelle entre un enfant et un membre de sa famille. Il est possible de réglementer, limiter ou superviser ces interactions en fonction de ce qui est considéré comme étant dans le meilleur intérêt de l’enfant.

La distinction entre « lien » et « contact » est fondamentale lorsqu’on aborde la question de la nécessité ou non de maintenir des relations familiales en présence de violences intrafamiliales, entre des enfants victimes et des parents potentiellement dangereux. Cette différence prend une importance cruciale dans le contexte judiciaire et social, où les acteurs de la protection de l’enfance ne sont pas toujours assez formés sur ces notions.

La chercheuse canadienne Suzanne Zaccour explique :

« Les juges et les expert·es vont souvent considérer qu’il faut maintenir le lien père-enfant à tout prix, même en cas de violence familiale. Pourtant, le mythe selon lequel un enfant a absolument besoin de contacts avec ses deux parents, même en cas de violence, a été démenti par les sciences sociales, qui montrent plutôt que l’enfant a besoin d’une relation solide et sécuritaire avec la principale figure parentale.« 

Derrière le choix de maintenir un lien ou stopper le contact, se cache les gros pavés de l’autorité parentale et des droits de visite.

La société a tendance à penser que dès qu’il y a la filiation, il faut qu’il y ait absolument l’autorité parentale + le lien + la rencontre (le contact).

L’argument pour préserver le lien entre l’enfant et l’agresseur repose sur la fausse croyance que chaque parent a un rôle essentiel à jouer dans la vie de l’enfant, indépendamment de son comportement. Cette vision passéiste masque l’impact des violences subies par l’enfant, voire les renforce. Les professionnels devraient savoir que perpétuer un contact parent agresseur/enfant est très nocif, très traumatisant pour les victimes.

On le sait, on le voit, les espaces rencontres ne transforment pas un parent violent en bon parent. De même, le maintien d’un droit de visite est pour l’agresseur la preuve que finalement ce qu’il a fait n’est pas si grave, qu’il n’y a pas de danger, vu qu’il peut continuer le contact avec ses victimes…

Soutenir un parent violent dans sa parentalité au prétexte erroné qu’un enfant a besoin de ses 2 parents pour se développer, c’est faire preuve d’une grande méconnaissance de l’impact des violences faites aux enfants. Un enfant a besoin d’amour et de sécurité. Peu importe le nombre ou l’identité des personnes qui répondent à ces urgences vitales.

Et on revient alors à la différence entre le lien et le contact. Jean Louis Nouvel, pédopsychiatre, précise :

Le lien c’est psychique, le contact, c’est physique”.

Couper le contact est la seule option pour qu’un jour, peut-être, il existe à nouveau un lien en bonne santé.

Si on veut aider les victimes, il faut savoir couper le contact, pendant une période suffisamment longue. L’enfant a besoin du temps de la cicatrisation, de la prise en compte de ses traumatismes, du phénomène d’emprise. Il faut que la peur recule, que la confiance gagne du terrain. Et cela, seul l’éloignement total avec l’agresseur peut le permettre. On n’avance pas dans sa guérison en côtoyant son bourreau. Et les bourreaux ne doivent pas se servir des enfants comme médicaments.

Un jour, si l’enfant est protégé, s’il se sent assez fort, s’il en a envie, il pourra reprendre le lien avec le parent qui le maltraitait.  A son rythme.

D’ici-là, maintenir le contact ne rend service à personne. Ni à l’agresseur qui en retire un sentiment d’impunité et qui peut perpétuer les violences en accusant l’autre parent d’aliénation. Ni aux victimes qui ressortent de ces rencontres avec de la peur, un traumatisme renforcé et une perte de confiance vis-à-vis des professionnels qui ne prennent pas leur parole au sérieux.

La question finale est qui voulons nous protéger ?

Si on veut vraiment aider l’enfant à se « délier » de l’emprise psychologique de l’agresseur, cela passe par une rupture avec l’agresseur.

Les contacts doivent cesser pour préserver le bien-être psychologique de la victime.

Stopper le contact pour garantir que les enfants puissent vivre une vie sans être constamment hantés par les traumatismes passés.

Cela inclut de pouvoir dormir paisiblement, apprendre efficacement à l’école et interagir avec leurs pairs sans être submergés par les souvenirs traumatiques.

La Justice doit comprendre l’importance d’une approche centrée sur l’enfant, où les décisions concernant l’autorité parentale, le lien, le contact, sont prises en tenant compte de leur impact sur la santé mentale et physique de l’enfant, et non pas uniquement sur la préservation des structures familiales traditionnelles ou des droits parentaux.

Les stratégies de l’agresseur

stratégies de l’agresseur

Les stratégies de l’agresseur

Les auteurs de violences intrafamiliales utilisent une stratégie cyclique redoutable visant à contrôler et à dominer leurs victimes

Séduction et Charme

Au commencement, l’agresseur se révèle sous une lumière séduisante, proche de la perfection, dévoué. Cette phase, souvent appelée « lune de miel », marque le début de leur interaction, caractérisée par une générosité et une affection débordante.

  • Objectif : Gagner la confiance et l’affection de la victime pour établir rapidement une relation.
  • Exemple : Une avalanche de compliments, cadeaux… Des promesses d’engagements futurs, tableau idyllique de la vie commune.
  • Conséquences : La victime devient émotionnellement attachée et commence à faire confiance à l’agresseur, ce qui la rend vulnérable aux manipulations futures.
  • Red Flag : Un engagement trop rapide dans la relation, accompagné parfois de critiques sévères envers des ex-partenaire(s), décrit(e)s de manière outrageuse.

Isolement

Petit à petit, l’agresseur isole sa victime de son entourage (famille, amis, même travail), limitant aux maximum ses interactions sociales, son soutien extérieur et son autonomie.

  • Objectif : Éloigner la victime de son réseau de soutien pour la rendre plus dépendante de l’agresseur.
  • Exemple : L’agresseur critique les amis et la famille de la victime (ces gens-là ne sont pas assez bien pour elle…), insistant pour passer plus de temps seul avec elle, ou déménageant dans un lieu nouveau, inconnu.
  • Conséquences : La victime se retrouve isolée, sans soutien externe, ce qui augmente son sentiment de dépendance envers l’agresseur.
  • Red Flag : L’agresseur dénigre les relations pré-existantes amicales ou familiales et suggère /demande à ce que la victime se retire de ses activités sociales habituelles.

Dévalorisation et Critique

L’agresseur commence à critiquer, dévaloriser et dénigrer la victime, érodant son estime de soi et sa capacité à se défendre. Il utilise les techniques de gaslighting pour l’amener à remettre en cause ses choix, sentiments, émotions, etc. et la faire douter de sa santé mentale.

  • Objectif : Miner l’estime de soi de la victime pour la contrôler plus facilement.
  • Exemple : L’agresseur fait des remarques négatives de manière répétée sur l’apparence de la victime, ses compétences, sa vision du monde ou ses décisions.
  • Conséquences : La victime commence à douter de sa valeur et de ses capacités, ce qui la rend plus susceptible d’accepter les abus.
  • Red Flag : Changements dans l’estime de soi de la victime, qui peut commencer à se dévaloriser. Elle intègre et répète des critiques qu’elle a reçues de son partenaire.

Intimidation et Peur

Par des menaces, des actes d’intimidation ou même de violence physique, l’agresseur instille la peur pour contrôler davantage sa victime.

  • Objectif : Dominer par la peur, en utilisant la violence physique et/ou psychologique pour obtenir obéissance et soumission.
  • Exemple : L’agresseur peut détruire des objets personnels, menacer de violence ou faire des démonstrations de force.
  • Conséquences : La victime vit dans la peur de l’agression, ce qui la pousse à se conformer aux désirs de l’agresseur pour éviter la violence. Elle est dans un état d’anxiété permanente
  • Red Flag : La victime semble anxieuse ou craintive en présence de son partenaire, ou modifie son comportement pour éviter de « provoquer » des réactions.

Culpabilisation

La victime se voit faussement accusée d’être à l’origine des violences subies, inversant les rôles de bourreau et de victime. L’agresseur détourne la culpabilité pour s’en dédouaner.

  • Objectif : Faire porter à la victime la responsabilité des abus pour détourner la faute de l’agresseur.
  • Exemple : Après une altercation, l’agresseur accuse la victime de l’avoir provoqué ou insinue que son comportement justifie les abus.
  • Conséquences : La victime finit par croire qu’elle est responsable des abus et mérite d’être punie, ce qui diminue sa volonté de chercher de l’aide ou de s’échapper.
  • Red Flag : La victime s’accuse des tensions et des abus, tentant de justifier les actions de l’agresseur. Elle l’a cherché, c’est de sa faute, elle l’a mérité…

Alternance entre violence et réconciliation

La relation devient un tourbillon d’épisodes violents suivis de réconciliations, où l’agresseur exprime des remords et promet du changement. Cela piège la victime dans l’espoir d’une amélioration.

  • Objectif : Créer un cycle abusif qui désoriente la victime et renforce sa dépendance émotionnelle.
  • Exemple : Après un épisode de violence, l’agresseur peut se montrer doux, repentant, offrir des cadeaux ou promettre de changer.
  • Conséquences : La victime retourne dans l’étape de « lune de miel » après la violence, ce qui la convaincre de rester dans la relation.
  • Red Flag : La victime relate des périodes d’affection inattendue après des accès de violence. Elle pardonne et culpabilise.

Contrôle Financier

En contrôlant les ressources économiques, l’agresseur renforce la dépendance financière de la victime, entravant sa capacité à prendre des décisions autonomes et sa liberté.

  • Objectif : Rendre la victime incapable financièrement de quitter la relation.
  • Exemple : L’agresseur prend le contrôle des finances en donnant à la victime des sommes insuffisantes. Il l’empêche de travailler ou l’accuse d’être la source des problèmes.
  • Conséquences : La victime se trouve dans une situation où son sentiment d’impuissance et de dépendance la paralyse. L’argent devient une prison pour elle et ses enfants.
  • Red Flag : La victime a un accès limité aux finances familiales, demande fréquemment de l’argent ou semble inquiète pour des dépenses mineures, signalant un contrôle financier.

On le voit, la stratégie globale des agresseurs a pour but de maintenir la victime dans un état de vulnérabilité et de dépendance, rendant difficile son émancipation et la rupture du cycle de violence.

Chacune de ces étapes contribue de manière plus ou moins avancée à renforcer son contrôle, en créant un environnement de peur et de confusion. On parle de cycle, d’étapes, mais il n’y a pas vraiment d’ordre, de parcours obligatoire et fléché.  Il s’agit de contrôle coercitif : une sorte de mille-feuilles malaisant, un maillage serré qui se dénoue juste le temps de laisser à la victime l’énergie de survivre et… d’abandonner la lutte.

Reconnaître ces signes (ces red flags) est important, crucial, pour offrir le soutien nécessaire aux victimes de violences intrafamiliales.

Rester neutre, c’est être du côté des agresseurs…


Vous pouvez aussi consulter nos articles « Comment les agresseurs continuent d’utiliser discrètement le controversé SAP » et « Le gaslighting, vous connaissez ? » ou encore « Profil agresseur, dans les violences sexuelles faites aux enfants« .

Pourquoi on devrait s’inspirer de l’Écosse en matière de lutte contre les violences intrafamiliales

Pourquoi on devrait s’inspirer de l’Écosse en matière de lutte contre les violences intrafamiliales

Bonjour John Sturgeon. Vous êtes un maitre de conférences écossais, spécialisé sur les questions de violences intrafamiliales.

Vous connaissez aussi très bien le système français et ses dysfonctionnements. Pouvez-vous nous expliquer les méthodes d’intervention pour la protection de l’enfance en Écosse ?

Bien sûr. Déjà, pas d’angélisme, l’Écosse n’échappe pas à son lot de violences physiques, sexuelles, psychologiques. Néanmoins, depuis plus de 20 ans, nous avons privilégié plusieurs politiques de lutte efficaces, d’une manière très différente de la France.

Dès la fin des années 90, la priorité a été mise sur la prévention. L’idée était à la fois d’intervenir le plus rapidement possible pour protéger les victimes et en même temps de limiter les coûts pour la société.

Comment travaillent les autorités locales pour effectuer au mieux ces interventions ?

A l’inverse de la France, l’Écosse a pris le parti de faire travailler ensemble tous les services. Partant du principe que nul ne possède toutes les infos ou les compétences, il faut agir conjointement. La police, la Justice, les assistants sociaux, les soignants, etc. Tous travaillent dans les mêmes lieux, ils peuvent se parler des dossiers, échanger… Ils utilisent également les mêmes outils, faits pour faciliter la communication entre les services.

Effectivement, c’est différent de la France où tout est cloisonné entre les différents magistrats, où on peut condamner un médecin qui fait des signalements et où le secret professionnel est érigé en modèle.

Le secret professionnel existe en Écosse mais il est plutôt géré en circuit fermé. Si vous êtes un pro et avez besoin de savoir, vous saurez.

Nous pensons qu’il y a plus de problèmes liés au non partage des informations que l’inverse. Et beaucoup d’usagers apprécient de ne pas avoir à répéter les mêmes informations sensibles.

L’Ecosse est connue pour être un des pays où on prend le mieux en compte les traumatismes.

C’est vrai. Tous les employés des services publics sont formés aux traumas et à leurs effets. Ils savent repérer les signes, connaissent les marques d’un développement dysfonctionnel du cerveau chez un enfant ou une femme victime de violence… Cette conscience permet des interventions à la fois plus sympathiques pour les victimes mais aussi génère une aide plus adaptée aux genres, à l’âge et au contexte. Même au niveau de la loi, c’est intégré. Ainsi la Justice doit prendre en compte l’âge de l’agresseur jusqu’à ses 26 ans. Depuis 2019, les châtiments corporels sont interdits. Et actuellement, le parlement écossais étudie un projet de loi qui obligerait chaque future loi à respecter la Convention Internationale des Droits de l’Enfant.

En France, hélas, le droit à l’enfant prime sur le droit de l’enfant.

Ici, le droit de l’enfant (ou son intérêt supérieur) passe avant le droit du parent. D’ailleurs, les parents n’ont pas de droits sur leurs enfants, juste des responsabilités. Ils ne doivent pas leur causer du tort et de la souffrance.

Ça fait rêver… Et sinon, concrètement, comment sont gérés les cas de violences intrafamiliales ?

Cela a pas mal changé depuis ces 20 dernières années. Au début de notre siècle, les assistants sociaux étaient formés pour identifier les dangers potentiels. C’était à eux de mettre en place la protection des enfants. Le corolaire de cela, c’est que les assistants sociaux avaient peur d’être accusés de ne pas s’être rendu compte du problème. Ils étaient donc toujours à la recherche de signes de violence. Ce n’était pas sain.

Il y a 5 ans, nous avons rééquilibré cette approche fondée sur la considération du risque pour se tourner vers le pendant, plus positif : les signes de sécurité (“Signs of Safety”). Les assistants sociaux travaillent en partenariat avec les familles et le reste des intervenants, dans des relations plus égalitaires. Tous travaillent pour identifier le problème et se tourner vers la solution : comment créer une famille sûre et saine. Cela a un gros impact sur la motivation des professionnels, la satisfaction des intervenants et surtout, cela améliore grandement la capacité d’identifier les risques et les dangers. La peur de l’erreur d’évaluation perdure, se faire confiance mutuellement (famille et services sociaux) n’est pas aisé pour tout le monde, mais les choses s’améliorent tous les jours.

C’est donc le système actuellement en place ?

Non, il est encore en train d’évoluer. Depuis 2 ans, des régions testent l’approche “Safe & Together”.

“Safe and together” signifie “En sécurité et ensemble” ? Quel est ce nouveau modèle ?

« Safe and Together » est utilisé spécifiquement dans les cas de violences intrafamiliales par la plupart des autorités écossaises. Cela a un effet transformateur sur notre pratique. Il fonctionne sur 3 principes :

  • Il n’y a pas de violence sans agresseur, donc l’attention doit porter sur cette personne, ses responsabilités ; et non pas sur le parent protecteur. En cas de signalement, la police intervient immédiatement. L’accusé sera retiré de la maison et interrogé au commissariat. Les enfants et la victime présumée seront interrogés à domicile. Dans le cadre des processus d’enquête et de suivi, un représentant de l’autorité locale (un assistant social), un employé du National Health Service (généralement une infirmière) effectueront des recherches dans leurs bases de données à la recherche d’informations.

L’enquête pénale est menée uniquement par la police, mais des dispositions sont prises pour obtenir des informations auprès d’autres organismes de l’État. Ces dispositions aident la police dans ses enquêtes et aident les organismes de l’État à s’acquitter de leurs responsabilités en matière de protection du public.

Cela facilitera l’enquête, éclairera l’évaluation des risques et guidera les stratégies de protection qui doivent être mises en place. Il s’agit là d’un très bon exemple de la façon dont nous travaillons ensemble en Écosse afin que chaque organisme d’État puisse exercer ses responsabilités légales en matière de protection des enfants et des personnes vulnérables, au motif qu’un seul organisme ne disposera pas de toutes les informations.

Tout le monde est formé au contrôle coercitif. En Écosse, on préfère cette dénomination plutôt que « emprise ». Dans le cas d’emprise – le focus est sur la capacité et réaction de la victime mais dans l’essence du contrôle coercitif, c’est la stratégie de l’agresseur qui est sous la loupe.

Et si la situation n’est pas “grave” ?

Alors l’agresseur pourra rentrer chez lui mais il saura que toutes les structures sont au courant de ses actes et qu’il est surveillé.

Les 2 autres principes du “safe and together” sont :

  • Le parent protecteur et les enfants doivent rester ensemble. C’est la personne problématique qui doit quitter le foyer. Les services sociaux s’engagent à maintenir les victimes ensembles.
  • Les services sociaux travaillent en partenariat avec le parent protecteur. Ils reconnaissent que cette personne prend en charge la sécurité de ses enfants.

Waooo…. Cela démontre combien le contrôle coercitif est un concept intégré chez vous.

L’Écosse est un des rares pays au monde à avoir des lois spécifiques contre le contrôle coercitif.

Depuis 2018, il est illégal de contrôler son partenaire en restreignant ses accès à ses amis, sa famille, ses finances, son travail, peu importe le moyen. La peine maximale prévue est de 14 ans de prison ferme.

Les services sociaux savent que la violence est genrée, ils sont formés à la recherche de ces signes. De plus, ils ont conscience que si une personne est “contrôlée” par son partenaire alors leurs enfants sont aussi victimes de cette stratégie, directement ou indirectement. C’est pourquoi, cette personne n’a pas besoin de porter plainte (ni même de le vouloir). Si elle est repérée comme subissant des violences coercitives, alors on peut porter plainte à sa place, que la personne se reconnaisse comme victime ou non, car c’est le comportement contrôlant qui est illégal.

Merci beaucoup John. Nous espérons que la France saura s’inspirer du meilleur de l’Écosse en matière de lutte contre les violences intrafamiliales.


Vous pouvez également consulter nos articles « Loi espagnole sur les violences intrafamiliales : pourquoi on devrait s’en inspirer » et « Violences sexuelles en Australie : une réalité glaçante révélée« .