9 livres sur les violences sexuelles expliquées aux enfants

9 livres sur les violences sexuelles expliquées aux enfants

Voici 9 livres très utiles sur les violences sexuelles expliquées aux enfants.

Mon corps m’appartient !

de Isabelle Filliozat et Margot Fried-Filliozat

A partir de 7 ans

Pour aborder sans détour le corps, la sexualité et l’intimité pour prévenir les violences sexuelles envers les enfants. Les autrices aident les enfants à dire non et à protéger leur intégrité corporelle. Elles traitent de thèmes tels que les violences sexuelles, l’inceste et la pédophilie. Des exemples concrets et des explications simples accompagnent ces sujets délicats.


Et si on se parlait ?

d’Andréa Bescond et Mathieu Tucker

3 tomes adaptés à différents âges

Des enfants s’adressent à un lecteur de leur âge, sur des sujets qui peuvent le concerner directement : la jalousie après la naissance d’un petit frère, les parties intimes de l’enfant et le fait de les respecter, les parents, l’influence des médias. Des livres qui aident les enfants à comprendre l’indicible, ces choses importantes à aborder.


J’apprends à me protéger des abus sexuels

de Sébastien Brochot et PedoHelp

A partir de 8 ans

Une histoire illustrée pour apprendre des concepts aussi essentiels que l’amour, la séduction, l’intimité, la manipulation, la pudeur… Ce livre est un bon support pour les parents qui souhaitent aborder le sujet des abus sexuels avec leur enfant. Thème après thème, il y a tout ce qu’il faut savoir et comprendre pour se protéger et apprendre à dire NON ! NON ! NON !


Quand on te fait du mal

de Muriel Salmona et Sokhna Fall

A partir de 8 ans

Voici une brochure d’information gratuite et téléchargeable, illustrée par Claude Ponti. « Quand on te fait du mal » est un ouvrage permettant aux enfants de comprendre ce qui leur arrive ou ce qui arrive à leurs copains et de savoir quoi faire. Il apprend à identifier une violence, pour pouvoir s’en protéger et/ou savoir demander de l’aide. On peut recevoir gratuitement un exemplaire du livret en écrivant à memoiretraumatique@gmail.com.


Interdit dans la famille

de Catherine Dolto et Colline Faure-Poirée, illustré par Robin

De 3 à 7 ans

L’amour prend diverses formes : entre amoureux, envers les parents, frères, sœurs et amis, etc… Cependant, il existe des limites claires entre ce qui est autorisé et interdit, entre adultes et enfants. Parfois, des adultes proches, y compris les parents, peuvent se comporter de manière irrespectueuse. Ce livre explique que leurs comportements ne sont pas autorisés.


Touche pas à mon corps, Tatie Jacotte

de Thierry Lenain

A partir de 9 ans

Pas facile de s’affirmer et surtout de faire comprendre ça aux adultes… La petite fille de cette histoire est très polie. Tellement qu’elle laisse même Tatie Jacotte lui faire la bise alors qu’elle ne l’aime pas du tout. Un jour, à l’école, une dame est venue apprendre aux enfants que « mon corps est mon corps  » et qu’on a le droit de refuser un bisou… même un bisou des taties !


Le livre pour dire NON aux abus sexuels

de Rémy Chaurand et Delphine Sauliere D’Izarny-Gargas

A partir de 7 ans

Ce livre présente six histoires d’enfants (sous formes de BD) embêtés et harcelés par des plus grands (un cousin malveillant, un moniteur avec des gestes mal placés, un beau-père intrusif, etc.). À chaque fois, l’enfant trouvera des conseils pour bien réagir face à quelqu’un de dangereux et des solutions pour apprendre à se défendre en toutes circonstances et à dire NON tout simplement.


La princesse sans bouche

de Florence Dutruc Rosset

A partir de 5 ans

C’est l’histoire d’une petite princesse profondément blessée par le roi, son père, qui croit avoir tous les droits, y compris sur le corps et le cœur de sa fille… Heureusement la princesse courageuse trouve le chemin de la reconstruction et de la liberté… Un conte initiatique, dans la tradition de « Peau d’Âne », où les princesses sont plus fortes que la folie des rois.


Le loup

de Mai Lan Chapiron et Coralie Diere

A partir de 3 ans

Miette adore sa maison. On y invite les copains. On y joue aux cartes. On y mange bien. Seulement voilà, personne ne le sait, mais il y a le loup. Le loup n’est plus dans la forêt. Un album à hauteur d’enfant, juste et nécessaire, pour briser le tabou de l’inceste. En fin d’ouvrage, parents et professionnels de l’enfance trouveront un cahier rédigé par une psychologue, avec des outils concrets sur lesquels ils pourront s’appuyer.


Vous pouvez également consulter nos conseils de livres pour adultes.

L’invention du syndrome d’aliénation parentale

L'histoire de l'invention du syndrome d'aliénation parentale

L’histoire du SAP, le syndrome d’aliénation parentale est intimement liée à son créateur, Richard Gardner

Richard Alan Gardner, psychologue américain né en 1931, est considéré comme l’inventeur du syndrome d’aliénation parentale.

Il a créé en 1987 cette théorie en s’appuyant sur ses observations personnelles de familles vivant des conflits de garde d’enfants.

Richard Gardner possède son cabinet de consultation à la Colombia University mais il gagne sa vie autrement. Il est utilisé comme expert psy par des avocats qui défendent principalement des pères accusés d’abus sexuels sur leurs enfants. Il est grassement payé à chaque victoire.

Gardner explique devant les juges que les dénonciations des enfants sont dans la majorité des mensonges fomentés par la mère.

L’enfant est manipulé par celle-ci dans le cadre du « conflit parental ». Il s’agirait d’un mécanisme d’autodéfense des mères pour pouvoir conserver la garde de leurs enfants.

Gardner publie plusieurs articles et établit alors le syndrome d’aliénation parentale (SAP), qui est décrit comme une manipulation de l’enfant qui, de manière continue, rabaisse et insulte un parent sans justification.

Les profils types de ces manipulateurs, selon Richard Gardner, sont très schématiques

Le parent aliénant cherche à se venger de l’autre parent par l’intermédiaire de l’enfant dont il « lave le cerveau ».

Quant à l’enfant, il a une absence de culpabilité face aux conséquences potentielles de ses accusations.

Gardner recommande une grande rigueur voire une certaine brutalité envers les enfants dit aliénés, moyen de les libérer de l’envoûtement qui les oppresse…

Gardner crée alors une liste de 83 critères qui lui permettent d’échelonner l’aliénation de l’enfant par le parent manipulateur (qui est presque toujours la mère selon lui). A la fin, on obtient un score final qui détermine le degré d’aliénation parentale.

Les critiques des confrères arrivent rapidement. La plus importante est celle de l’absence de démarche scientifique.

La sélection de ces critères part d’a priori de Gardner  et de ses convictions. Son échelle de mesure est donc jugée peu fiable et trop sujette à interprétation personnelle.

Le souci, c’est que Richard Gardner a des croyances effrayantes.

C’est un défenseur de la pédophilie.

Il minimise l’impact de ce type d’abus sur les victimes, banalise la pratique et cherche souvent à la justifier.

Dans son livre « True and false accusations of child sex », Gardner déclare que « la pédophilie a été considérée comme étant la norme par la vaste majorité des individus dans l’histoire du monde » et qu’il s’agit là « d’une pratique largement répandue et acceptée parmi littéralement des milliards de personne. »

«  De nombreuses sociétés ont été injustement répressives à l’égard de ceux qui ont des tendances sexuelles paraphiles et n’ont pas prêté attention aux facteurs génétiques qui peuvent les expliquer. Prendre en considération cette dimension pourrait permettre de mieux tolérer ceux qui ont des penchants sexuels atypiques. J’espère que cette théorie permettra de mieux comprendre et respecter ces individus qui par ailleurs jouent un rôle dans la survie de l’espèce. »

Gardner « True and False Accusation », note 27, 670

«  L’enfant victime d’agressions sexuelles est généralement tenu pour une victime alors que l’enfant peut parfaitement initier des rencontres sexuelles en ‘séduisant’ l’adulte. »

Gardner, R.A. (1986), « Child Custody Litigation: A Guide for Parents and Mental Health Professionals », p 93

Selon lui, les abus sexuels n’auraient pas forcément des conséquences traumatisantes pour les enfants concernés, les effets dépendraient des attitudes sociales vis-à-vis de la pédophilie. Plus on se détendrait sur le sujet, moins les enfants en souffriraient. Mais pourquoi n’y avait-on pas pensé avant !!

Malgré les fortes controverses au sein de la communauté scientifique, le syndrome d’aliénation parentale gagne du terrain

Pire, le syndrome d’aliénation parentale fait des ravages dans les affaires de pédocriminalité.

Il permet de ne pas tenir compte des paroles des enfants victimes ou de celles du parent protecteur (presque toujours la mère).

A cause du syndrome d’aliénation parentale, encore aujourd’hui, de nombreuses affaires d’inceste sont classées sans suite (malgré les dossiers médicaux…). Pire, on voit de plus en plus d’enfants retirés au parent protecteur puis confiés à l’abuseur qui devient la victime aux yeux de la Justice.

Les psychologues et les psychiatres sont témoins des dégâts majeurs provoqués par l’utilisation du SAP lors des séparations parentales.

Une ré-information est en cours.

Dans une réponse ministérielle du 12 juillet 2018, le Ministre de la Justice annonce la publication d’une note sur le site de la Direction des Affaires Civiles et du Sceau, destinée à informer les magistrats sur le caractère « controversé et non reconnu » du syndrome d’aliénation parentale.

La Catalogne vient d’inscrire dans sa loi que l’usage du syndrome d’aliénation parentale est désormais considéré comme une violence institutionnelle. Et le procureur général de la Cour de cassation à Rome a condamné l’usage de ce concept.

Mais encore beaucoup trop de magistrats utilisent le concept d’aliénation parentale pour justifier la condamnation du parent protecteur pour délit de non représentation d’enfant.

Ainsi par exemple en novembre 2019, une QPC (Question Prioritaire de Constitutionnalité) qui demandait une réforme du délit de non représentation d’enfant a été rejetée : la chambre criminelle de la Cour de cassation a considéré que la résistance de l’enfant est due à  l’ « instrumentalisation » de l’enfant par le parent  : «chaque parent devant faciliter l’exercice des droits de l’autre parent, sans instrumentalisation de l’enfant » (Cour de cassation, Chambre criminelle, 27 novembre 2019, 19-83.357) (voir à ce sujet nos articles La chambre criminelle s’intéresse-t-elle aux droits des enfants ? et Pourquoi faut-il réformer le délit de non représentation d’enfant ? )

Les institutions françaises doivent évoluer, c’est urgent !


Sources et liens utiles