Quand les sciences comportementales aident à mieux repérer les victimes de violences conjugales

Quand les sciences comportementales aident à mieux repérer les victimes de violences conjugales

Quand les sciences comportementales aident à mieux repérer les victimes de violences conjugales

Depuis quelques années, la Haute Autorité de Santé (HAS) ainsi que les équipes en Sciences comportementales de la DITP (Direction interministérielle de la transformation publique) se sont alliées pour aider à la détection des violences faites aux femmes.

Les sciences comportementales explorent les activités et les interactions entre les humains. Ces expérimentations rigoureuses mettent en lumière des processus de décision et des fonctionnements individuels. Ensuite, ces scientifiques proposent des protocoles plus adaptés à la réalité de certains groupes d’humains pour aller vers un mieux-être collectif. Dans ce cadre de cette mission, leur travail consiste à trouver des outils performants pour aider les pros à mieux diagnostiquer les violences intra-familiales.

Cela participe à une meilleure capacité des professionnels à détecter des violences conjugales, avec ou sans signe d’alerte et renforce leur implication dans cette lutte. Il s’agit de recommandations adressées plus particulièrement aux hommes et aux femmes médecins, pédiatres, gynécologues, infirmier(e), puériculteur(trice), etc… susceptibles de croiser des victimes. L’enjeu de travailler sur le processus de diagnostic des violences intra-familiales est hyper important. C’est une façon puissante de multiplier les prises de conscience des professionnels de la santé, de les alerter, les former à une vigilance nécessaire, de favoriser la coordination avec les autres intervenants et in fine de venir en aide aux des victimes.

Ces spécialistes en sciences comportementales ont mis au point 2 nouveaux outils, mis à disposition des praticiens afin que ceux-ci puissent les expérimenter.

  1. Une recommandation simplifiée

Au contact de cette fiche pratique pour repérer, évaluer et agir, les professionnels ayant testé les conseils de cet outil ont su détecter 4.4 victimes par semaine contre 2.5 pour ceux qui qui n’avaient pas eu les éclairages. C’est une excellente nouvelle pour augmenter le nombre de dépistage.

2. Un questionnaire de prévention

Bien moins utilisé, parce que jugé trop chronophage et contraignant, il s’agit néanmoins d’un outil de plus en cas de soupçon.

Voici les conseils qui ont été sélectionnés par les scientifiques, spécialistes en sciences comportementales :

  • Mettre des affiches et des brochures à disposition des patients dans la salle d’attente. Questionner systématiquement, même en l’absence de signe d’alerte.
  • Penser aux violences particulièrement en contexte de grossesse et de post-partum.
  • Considérer l’impact sur les enfants du foyer pour les protéger.
  • Expliquer les spécificités des violences au sein du couple pour déculpabiliser la patiente et l’aider à agir.
  • Évaluer les signes de gravité.
  • Établir un certificat médical ou une attestation professionnelle pour faire valoir les droits de la victime et obtenir une mesure de protection.
  • Si besoin faire un signalement avec ou sans l’accord de la victime (si celle-ci est mineure ou jugé vulnérable), porter à la connaissance du procureur de la République les sévices ou privations constatés, sans nommer l’auteur des faits.
  • Informer la victime qu’elle est en droit de déposer plainte, les faits de violence sont interdits et punis par la loi.
  • L’orienter vers les structures associatives, judiciaires et sanitaires qui pourront l’aider.
  • S’entourer d’un réseau multi-professionnel

Et dans tous les cas, adopter une attitude empathique et bienveillante sans porter de jugement pour favoriser la libération de la parole.

Avec ces conseils, les patientes peuvent être mieux accompagnées dans l’appréhension de tous les différents types de violences (récurrentes et cumulatives bien trop souvent) : psychologiques, verbales, physiques, sexuelles, économiques qu’elles rencontrent.

Après analyse, tous les professionnels ayant reçu ces outils questionnent davantage les femmes et déclarent augmenter leur dépistage. Néanmoins, ils continuent de témoigner être mal à l’aise à aborder le sujet des violences conjugales de manière systématique et privilégient un discours plus ciblé.

Voici un extrait des recommandations diffusées aux professionnels de la santé :


Sources


Pour explorer d’autres recherches et d’autres outils vous pouvez consulter les articles suivants : le violentomètre, violences sexuelles et trouble alimentaire, Repérer prévenir et agir contre les violences sexuelles faites aux enfants, L’EMDR, une solution pour guérir des traumatismes ?

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Protéger l'enfant

1 commentaire pour l’instant

L'authenticité perdue : L'impact des violences intrafamiliales sur l'identité des enfants – Protéger l'enfant Publié le13h45 - 8 novembre 2023

[…] Quand les sciences comportementales aident à mieux repérer les victimes de violences conjugales […]

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