Un mari violent
Victoria tombe amoureuse de Axel via une application de rencontre. Elle a 20 ans, lui 22 ans. Ils se mettent rapidement en ménage. Victoria enchaine les petits boulots alors qu’Axel a du mal à garder du travail. Elle le découvre colérique, il boit beaucoup.
Victoria, apeurée, se retrouve vite sous son emprise, jusqu’à accepter des actes sexuels qu’elle ne désire pas. Très exigeant, dominateur, il l’entraine dans des clubs échangistes, la contraint à faire l’amour avec d’autres partenaires. Lui-même a pourtant des problèmes réguliers d’impuissance qu’il ne vit pas bien et dont il fait porter le poids à Victoria.
L’autorité et la manipulation, Axel les connait bien car il a grandi sous la coupe d’un père difficile et violent.
Sa mère est décédée jeune et le mal être du garçon se confirme quand il fait une tentative de suicide un peu avant de rencontrer Victoria.
Comme souvent dans ces situations, Victoria prend en charge son compagnon, elle essaye de compenser les blessures liées à ses parents défaillants, elle paye tout, le loyer, le quotidien, elle travaille, elle supporte. Elle se définit alors comme « un bon petit soldat ».
Axel lui sombre dans l’alcoolisme et avec cette maladie, la violence s’installe, de plus en plus forte. Tout est une occasion de dénigrement, de rabaissement. Elle a peur de lui, de ses mots, il casse des trucs, il crie, la menace et l’accuse de tous les maux. Les viols conjugaux deviennent quotidiens, accentués par une sexualité problématique.
A cette époque, Victoria vit dans le déni de son propre mal-être, préoccupée qu’elle est à tenter de juguler la violence d’Axel.
Pour être heureuse, elle s’imagine maman. Axel accepte le projet d’un enfant et également l’assistance médicale nécessaire dû à ses soucis d’impuissance.
Si la grossesse se passe bien, Victoria doit supporter Axel, qui ne travaille pas beaucoup et qui prend des cachets pour soigner son anxiété. Leur fils Louis arrive en juin 2012. Deux mois plus tard, le jour de l’anniversaire de sa mère décédée, il décide de les quitter, déclarant qu’il ne les aime pas.
Après un temps de déprime, Victoria réalise qu’elle est finalement mieux sans lui.
Elle reprend le travail et comme toute maman solo, accumule de la fatigue. Axel est aux abonnés absents, il rechigne à payer quoi que ce soit ou alors réclame des factures pour tout, les couches, les repas, etc… Au final, Victoria ne reçoit aucune aide.
En novembre 2013, exaspérée de devoir toujours lutter pour qu’il prenne ses responsabilités, elle lance une première requête auprès d’un Juge aux affaires familiales (JAF). Celui-ci statue qu’Axel a la garde un WE sur deux + la moitié des vacances et qu’il doit s’acquitter de 100€ de pension.
Si dans un premier temps, Victoria est heureuse de confier Louis à son papa, elle réalise rapidement que ce n’est pas si une si bonne idée que cela pour l’enfant, livré à lui-même. La crèche confirme le problème.
Alors en juin 2015, elle se tourne devant la Justice à nouveau. Elle dénonce l’insécurité dans laquelle se trouve son fils quand il revient de chez son père, épuisé, désorienté… Hélas, elle n’a pas les sous pour se payer un avocat et cela joue contre elle. Pire, le juge rajoute un mercredi supplémentaire de garde à Axel.
L’été 2016, la tante d’Axel, gendarme, prévient Victoria qu’elle va faire une information préoccupante contre son neveu car elle s’est rendue compte de dysfonctionnements. Louis est parti en vacances chez elle sans Axel. Et au retour de son fils, Axel fait une tentative de suicide devant lui. Victoria ouvre une nouvelle requête en décembre 2016 et l’autorité paternelle est retirée ainsi que ses droits d’hébergement.
Axel est sensé voir son fils 2h une fois par mois dans un lieu neutre jusqu’en mars 2018 où la fréquence augmente. Il ne viendra qu’à la moitié des visites et parfois alcoolisé.
En septembre 2019, il fait pourtant une requête pour retrouver des droits de garde car il se sent mieux.
La Justice lui redonne des droits progressifs. Il est un peu perdu, il a du mal à comprendre ses jours, débarque quand il ne le faut pas et réciproquement.
Et puis en novembre 2021, Louis rentre de chez son père très chamboulé. Il explique que son père l’a plaqué au sol violemment, l’a étranglé parce qu’il faisait trop de bruit. Quelques mois plus tard, il surprend son père en plein ébat sexuel. Victoria porte plainte contre ces faits traumatisants mais ces accusations lui valent une amende de 200€ ! Elle fait la supposition que c’est dû à la tante gendarme.
A l’audience JAF, plus tard, les droits de visites d’Axel sont limités à la moitié des vacances car il a déménagé sans prévenir personne. On lui demande de payer 60€ de pension (alors qu’il ne payait pas celle d’avant).
La violence sur Louis recommence, l’exhibition sexuelle aussi.
Victoria ne porte plus plainte car elle voit bien qu’on ne l’écoute plus. Elle en parle à l’AEMO mais ils ne font rien. En juin 2022, l’école appelle, Louis est en pleurs car il a peur d’aller en vacances chez son père. La mairie fait une information préoccupante.
Au rdv suivant avec l’AEMO, Victoria emmène son fils qui y dessine un grand bonhomme et un petit rayé. Il dit que si il n’était pas là, il n’y aurait plus de soucis.
La médiatrice présente ne réagit pas. Louis refuse désormais d’aller chez son père. Victoria appelle le 119 enfance maltraitée qui lui conseille d’avoir un certificat médical pour faire une non représentation d’enfant ou d’aller aux urgences pédiatriques.
Elle part aux urgences où la psy constate qu’il ne va pas bien. Victoria refuse alors de remettre Louis à son père puis contacte l’AEMO. Ces derniers décident à leur tour de garder Louis 3 semaines dans leur centre.
Louis se sent protégé. Sa mère vient le voir régulièrement et lui apporte des affaires. Cependant, au fur et à mesure, les droits de visite de la maman s’amenuisent étrangement.
Une audience a lieu en urgence le 25 juillet et là, Victoria apprend que Louis est placé car il y a « un trop fort conflit parental ».
Cela fait 10 ans que Victoria est séparé d’Axel. De plus, pendant la séance, Louis intervient grâce à son avocat : « moi j’ai une vie à vivre, je ne veux pas être placé ». Il rajoute « je ne veux pas aller chez mon père, je veux aller chez maman ».
Rien n’y fait. Plus tard, en consultant les dossiers, Victoria verra un mail ayant circulé entre la psy et la juge qui avaient peur qu’elle kidnappe son fils !
Victoria fait appel et en novembre 2022, Louis peut revenir à la maison un WE sur deux chez sa mère. Hélas, l’Aide Sociale à l’enfance (ASE) intervient et décide que le père a le droit à des visites libres et que la mère non car elle est trop stressée…
Le 18 janvier 2023 aura lieu l’audience des 6 mois de placement. Victoria espère de tout son cœur l’arrêt du placement car son fils ne va pas bien. A la difficile situation qu’il vit, s’ajoutent des violences à l’école, du harcèlement et sans surprise, des soucis scolaires. Même sa famille d’accueil est intervenue. Inversement, l’ASE juge que Louis se pose en victime…
Partagez l’histoire de Victoria pour aider Louis à rentrer chez sa maman, comme il le demande.
Pour mieux comprendre ces dysfonctionnements, nous vous conseillons la lecture des articles Juge Édouard Durand : violences conjugales et parentalité, En France protéger l’enfant est puni de prison et de menaces de placement de l’enfant ainsi que notre manifeste.
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