Conseils à connaitre avant de porter plainte contre des violences intrafamiliales

Conseils à connaitre avant de porter plainte contre des violences intrafamiliales

Conseils à connaitre avant de porter plainte contre des violences intrafamiliales

Quand on s’apprête à déposer plainte pour violence intrafamiliale, en plus de s’armer de courage et de patience, il faut arriver le plus préparé possible. Voici quelques conseils pratiques qui vous aideront à gérer au mieux cette situation complexe et très impactante.

1. Rassembler les preuves !

Maitriser son témoignage personnel

La première chose qu’on va vous demander, c’est de raconter votre histoire. Or très souvent, sous les coups de l’émotion, de la peur, de l’emprise, le discours que l’on tient est décousu. Si vous avez la possibilité psychologiquement de bien retracer en amont tous les faits, via un carnet, une frise chronologique, votre mémoire… cela vous servira. Vous pourrez dérouler les événements malheureux de manière dépassionnée plus facilement, ce qui étrangement vous servira par la suite.

Recueillir des témoignages de témoins

Idéalement, il faudrait que les proches puissent témoigner en votre faveur. Cependant, ces derniers ont souvent peur et refusent. Pour obtenir ces précieux témoignages, il faut procéder pas à pas.

Déjà vous pouvez expliquer qu’il existe un secret d’enquête et que l’agresseur ne sera pas alerté de leur déposition. Cela participe dans un premier temps aux faisceaux d’indices qui alimentent l’enquête. Si les forces de l’ordre jugent, grâce à ces témoignages, que l’agresseur doit être mis en examen, alors leurs éléments serviront.

Mais à ce moment, l’agresseur sera remis en cause, ils auront donc fait leur devoir de citoyen et permis la protection de victime. Vous pouvez expliquer aussi que tout peut servir, pas besoin d’être témoin direct. Ils peuvent parler de comportements problématiques, de formes de violences, d’alcoolisme de l’agresseur. Ou du traumatisme des victimes, prise de poids, etc…

Comment recueillir un témoignage ?

Il n’existe pas de format officiel pour témoigner. Un mail, un papier libre, un doc word peuvent faire l’affaire. Une formulation du type : « Je témoigne librement » + une identification : « je suis XXX »+ une signature et la copie de la carte d’identité, cela suffit. Un formulaire CERFA existe aussi.

Faire valider les preuves

Si vous en avez les moyens, n’hésitez pas à faire authentifier les témoignages audio et vidéo par des huissiers. L’huissier fera des retranscriptions écrites plus rapides à consulter par les juges.

Si vous avez des enfants qui veulent témoigner, demandez de l’aide à des spécialistes de l’interrogatoire respectueux, qui suivent des protocoles du type NICHD. C’est important que ces témoignages soient effectués dans de bonnes conditions pour être validés.

2. Accumuler les preuves médicales

C’est le moment de prendre un stylo et de noter toutes les manifestations de votre mal-être et d’ensuite aller demander des lettres aux professionnels qui peuvent certifier vos traumatismes : médicaments, troubles alimentaires, addictions (drogues mais aussi activité très intense comme le sport jusqu’à la douleur), cauchemars, migraines chroniques, crampes, troubles gynécologiques, sexuels, amnésie ou retour de la mémoire, mise en danger, auto mutilation… La liste des psychotraumatismes est très longue et personnelle.

Pour vous aider, et cela est valable pendant tout le processus, n’hésitez pas à tenir un journal, à vous envoyer des mails, à vous enregistrer pour garder l’historique de ce qui vous arrive.

3. Faire deux dépôts de plainte

Il existe deux méthodes pour déposer plainte, qui ont leurs avantages et inconvénients.

Se rendre au commissariat

On y est parfois mal reçu, mais techniquement ils ne peuvent pas refuser de prendre votre plainte. Votre dossier étayé sous le bras, un ami en soutien, vous devriez ressortir avec un n° de procédure, preuve de la plainte.

Écrire au procureur de la république

Et là, deux autres possibilités à exploiter. L’envoi par accusé de réception est important mais n’hésitez pas à doubler en envoyant votre dossier directement par mail au procureur (composez son adresse mail de cette façon : prenom.nom@justice.fr).

Enfin, n’hésitez pas à recontacter le procureur ou ses équipes (sans les harceler) pour être sûr que votre dossier est enregistré.

4. Le choix de l’avocat

Difficile de tomber sur le bon avocat. Pourtant, c’est un élément clef de votre défense. N’hésitez pas à le choisir en suivant des recommandations ou sa réputation (Google est votre ami). Niveau tarif, demandez de la clarté sur ses honoraires (soit payé au temps passé, soit payé au forfait) et gardez en tête que vous pouvez changer de format au fil du temps.

Ayez en tête que vous avez le droit et le devoir de CHANGER d’avocat si celui-ci ne vous convient pas ! Ne restez pas avec un caillou supplémentaire dans votre chaussure à gérer ! Votre avocat doit être expert dans la situation qui vous concerne, il doit être également un bon communiquant pour ne pas vous laisser dans le flou.

Enfin, faites-vous confiance, suivez votre intuition.

5. Et après la plainte ?

Il y aura vraisemblablement un avant et un après cette plainte. A l’annonce de celle-ci, notez les réactions de l’agresseur. Chronologiquement, consignez sous pdf tous ses mails, ses appels (temps, fréquences), ses menaces, ses chantages, ses diffamations. L’entourage également va changer.

Certaines personnes choisiront un camp et n’en bougeront plus, d’autres vont évoluer (et pas toujours dans votre sens si ils croient les propos de l’agresseur). Anticiper cela aide.

Le piratage va peut-être faire son apparition, soit que l’agresseur cherchera à consulter vos activités soit qu’il cherche à détruire les preuves. Dans tous les cas, soyez très prudent, mettez vos comptes en privé, ne publiez plus, utilisez Signal ou Telegram, multipliez les protections (mot de passe solide, identification à 2 facteurs), disques durs dans des coffres…

6. Continuez de collecter les preuves

Au pénal, l’établissement de la preuve est libre, contrairement au droit civil. Rassemblez les éléments qui éclairent votre situation, les indices, les écrits, les aveux, les témoignages, les rapports d’expertise. Il n’y a aucune hiérarchie des preuves, elles seront toutes appréciées au même titre devant le juge, alors n’hésitez pas.

Attention, tout n’est pas permis pour se procurer des preuves, il faut les obtenir de manière loyale, dans le respect de la dignité de la justice et des droits d’autrui. Donc interdits les ruses, les contraintes ou stratagèmes pour faire avouer l’agresseur. Vous pouvez réfléchir à amener la personne à se révéler, à se contredire, mais soyez malin et cohérent. Le danger serait de vous décrédibiliser si on vous accuse de manipulation.

Courage !

On vous croit !


Et vous ? Auriez-vous des conseils à transmettre aux victimes ? N’hésitez pas à les communiquer dans les commentaires. Le partage des bonne pratiques est très utiles.

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Protéger l'enfant

9 commentaires

Anonymous Publié le20h20 - 14 juillet 2022

Laissez tomber.

4 ans que ça dure.
4 ans de procédures, de plaintes, de jugement JE et JAF, d’enquêtes CDAS, MIJE, AEMO, MEP, expertises psychiatriques à répétition. l’enfer des interrogatoires pour les 3 enfants.

L’enfer pour moi. La maman. Qui a abandonné sa brillante carrière professionnelle. Qui a fait un burn out. Des crises d’angoisse à répétition, un accident dont je suis rescapée par miracle.

Toutes les plaintes classées sans suite en dépit de l’audience de mon enfant à l’UAMJ

Des vies détruites.

Le système judiciaire français, l’ASE, les forces de l’ordre, de la maltraitance institutionnelle. Un acharchement, une torture psychologique qui finira par me tuer.

    Protéger l’enfant Publié le20h24 - 14 juillet 2022

    Tout notre soutien. Le taux de classement sans suite est anormalement élevé. C’est un des dysfonctionnements majeurs de la justice. N’hésitez pas à nous contacter sur contact@protegerlenfant.fr si vous avez besoin d’aide ou de soutien.

uy Publié le10h10 - 15 juillet 2022

Je comprends parfaitement votre situation, c’est la partie que personne ne voit. La souffrance et comment vous devez convaincre la justice et la police.

La première chose que vous devez faire à ce stade est de prendre soin de vous. J’ai aussi été bouleversée. J’ai commencé à pratiquer la pleine conscience. S’il vous plaît, si vous le pouvez, essayez. Cela aide.

Mon cœur est avec vous

Sandrine Publié le9h18 - 21 juillet 2022

Ce n est pas à nous de pratiquer la pleine conscience mais à la justice de se réveiller car faire de la méditation met le problème en sourdine et en suspens,

Plainte avec constitution de partie civile (procédure pénale) – Protéger l'enfant Publié le10h34 - 31 juillet 2022

[…] Et aussi Conseils à connaitre avant de porter plainte contre des violences intrafamiliales […]

Lumière Publié le6h05 - 22 janvier 2023

Affreux, ce que je lis et qui me conforte dans mon intuition. Merci infiniment de vos témoignages précieux qui m’aident sur ma conduite à tenir:
Séparée d’un ex violent, j’ai découvert à mes dépends ce système judiciaire effroyable, dont les procédés et résultats sont similaires aux manipulateurs/PN…
Pour moi, JAF-avocats- procureur-experts etc.. sont des personnes très biens informées ( qui lisent les pièces maîtresses des dossiers) mais qui sont elles-même perverties et mal-faisantes ! Cela explique que malgré toutes les preuves du monde, les ‘pères’ agresseurs restent impunis et les mamans dénonçant les violences ou les maltraitances (même infantiles) soient accusées, finissant en hôpital psychiatrique ou en prison ( ou enterrées) en plus de perdre la garde des enfants!..
Dénoncer la violence est une chose, être entendue en est une autre..
En ce qui me concerne, la JAF a écrit que j’étais moins saine que le père, malgré  »accidents » provoqués (par le père soi-disant aimant) sur un enfant ayant un risque hémorragique vital ( dû à une maladie rare) attestation de médecin à l’appui- fracture, hospitalisation,..Toutes les plaintes sont classées sans suite. Si la justice reste aveugle ( en apparence) c est parce qu’elle est remplie de professionnels avides de pouvoir et d’argent- tout comme ces ex-conjoints PN!
La justice n’est pas sur terre mais après notre mort.
En attendant, gardez votre argent, aimez vos enfants, guidez les pour aimer la vie malgré tout. Ils seront comme vous( maman courageuse), et en plus fort!.. et heureux..
Bref, ils seront capable d’aimer !!! Ils seront fière de leur chemin et de vous.. Même s’ils auront beaucoup souffert.
parole d’une petite fille pupille de l’état que j’étais, victime d’un ‘papa’ pourri et d’une justice hypocrite.
Pas de suicide, pas de dépression chronique, pas de colère, ça serait leur donner raison ou leur ressembler.
Les mots, l’amour, le partage sont notre force pour sauver nos petits. Courage..

Cousin Publié le19h42 - 6 mars 2023

Je suis effrayée de ce que je lis et me rend compte que je n’y arriverai sûrement jamais. Un an que mes enfants et moi avons porté plainte et aujourd’hui je me vois enlevé mes enfants car complètement je suisanéantis par un divorce et une gestion familiale chaotique.
J’ai demandé de l’aide au service du département et maintenant c’est moi le problème et monsieur est plus stable.
Il n’y a aucune justice en France j’en suis détruite au plus profond de mon coeur

M Publié le2h06 - 6 octobre 2023

Élevée dans un contexte familial difficile, j’ai coupé les ponts avec frères sauf avec ma mère que j’ai toujours soutenue. Pour le fait qu’ils étaient hautains et m’humiliés constamment.
A la mort de mon père où j’ai du les croiser, j’ai découvert qu’un de mes frères était un manipulateur narcissique (il a influencé mon père pour qu’il me déshérite sur testament, ouf la loi m’a protégé) sur ma mère qui ne comprend pas (ou fait un dénis) et sur mon autre frère mais qui est mauvais donc qui se ressemblent s’assemblent. Ils sont manipulés avec adresse,
Mon frère compétiteur à outrance qui ne supporte pas de perdre (même au jeu d’échecs très très mauvais perdant qd il était enfant ou ado) qui veut toujours plus en écrasant les autres, En résumé, Il veut être en haut et moi je dois rester en bas comme pour être un faire valoir certainement. il essaye sans arrêt des stratégies pour me couler. J’en suis venue à le soupçonner (suite à des constats : pertes d’amis chers, soudain effroi d’une personne à mon égard sans raison) de m’avoir savonner la planche lorsque je trouvais un emploi. Du coup, j’ai du en venir à demander à ma mère et à toutes personnes qui peuvent croiser mon frère de ne rien dire sur moi et j’ai du en venir à mentir pour protéger ma vie privée. Mon compagnon et mon enfant étant critiqués ainsi que moi pour que nous soyons isolés. Mais dès qu’il a la possibilité de me nuire il le fait. Il a essayé de mettre ma mère sous curatelle pour faire croire que j’étais un danger, que mon compagnon était un manipulateur narcissique. Il a soutiré de l’argent à ma mère pour lui dire que c’était pour le mettre en sécurité. Il a tout dépensé (mais trop tard 9 ans sont passés lorsque j’ai su) en partie pour tenter de la mettre sous curatelle.N’ayant pas réussi (avec des moyens dégueulasses) à la mettre sous curatelle (hors curatelle pendant la succession pour conflit familial) il n’a pas supporter de perdre. Il a trouvé l’année suivante une astuce, ça passe ou ça casse, en portant plainte pour abus de faiblesse de nous sur ma mère. Comme la police a enquêté et rien trouvé, cela a été classé sans suite. Je croyais être tranquille et qu’il finirait par se calmer. Non il a réussi à s’introduire dans ma vie privée pour me détruire en apportant un témoignage mensongé à la partie adverse dans une procédure concernant un bien. Et si je ne trouve pas de preuve pour démentir cela peut me faire perdre très gros et même m’amener à vendre un bien que je voulais préserver.
Je vois dans les précédents témoignages que c’est peine perdue de porter plainte car on n’est pas entendu et que l’argent fait foi et qu’on en ressort salie et bien je n’espère qu’une chose, qu’il meure.

Chou Publié le14h07 - 3 novembre 2023

Et si on arrêtait de s’adresser aux sévices de l’État, (leur donnant le pouvoir) et qu’on créait une zone de protection par nous même, géographique ou autre (propriété privée?), pour pouvoir s’y réfugier, et vivre en liberté (et non pas survivre) on serait bien tous là-bas avec nos enfants ! On pourrait se consacrer à nos soins, reconstruction, notre développement, nos aspirations, notre épanouissement ou aller au travail, c’est un beau rêve. Tant que mon enfant reste dans les bras de son agresseur, et que le meurtrier en a la garde dvh, c’est un cauchemar inhumain.
En gros voici une proposition, calcul rapide approxi: 1 femme/5 + 1 enfant/10 = moyenne 15 % de la population
Donc 15% du budget de l’État et 15% de la surface de la France devrait nous être accordée pour notre protection.
Côté agresseur et éducation pro-violence transmise, pourquoi ne pas l’interdire tout simplement ?, je cherche encore quelle solution pour eux, les pauvres il faudrait leur pardonner ils ont du avoir une enfance difficile, faire de la prison vous n’y penser pas Mme (pour une tentative de meurtre)
Je trouve cohérent les travaux d’intérêt généraux, ce qui pourrait financer le budget protection.
Par contre il nous faut beaucoup de nouveaux organismes agréés et compétents, car gendarmes Ase, juges et proc sont dans les choux, non seulement ont trop de dossiers et bâclent, mais aussi nous menacent nous maltraitent remettant nos enfants dans le danger alors qu’il devraient faire le contraire. c’est étrange

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