Un père a assassiné ses trois filles (4, 10 et 11 ans) dont il avait la garde pour le week-end, malgré une condamnation pour violences familiales

Un père a assassiné ses trois filles (4, 10 et 11 ans) dont il avait la garde pour le week-end, malgré une condamnation pour violences familiales

Ce père de 41 ans, auparavant reconnu coupable de violences conjugales, s’est rendu ce dimanche dans un poste de police à Dieppe, en Seine-Maritime. Il a confessé avoir assassiné ses trois filles chez lui, dans le Val-de-Marne, évoquant le motif de « la crainte de ne plus les voir ». Il avait échangé dans la soirée des mails conflictuels avec la mère et a pris dans la foulée la décision de les tuer.

En 2021, ce père avait été condamné à une peine de prison, incluant un sursis probatoire, pour des actes de violence envers sa conjointe et ses enfants.

Malgré une interdiction de contact avec les victimes, cette restriction avait été levée fin septembre 2022 pour faciliter l’exercice de ses droits parentaux… Il avait accompli une partie de sa peine sous surveillance électronique et avait suivi un stage de responsabilité parentale et un suivi psychologique.

Depuis, on sait que de nouvelles violences (non rapportées officiellement par la mère des enfants) avaient eu lieu, révélant un contexte familial toujours tendu. De plus, curieusement, le soir de la confession du père, le domicile de la mère a été cambriolé, un événement qui se rajoute à l’enquête (dissimulation de preuves ?).

En plus de cette funeste tragédie, ce triple infanticide soulève des questions troublantes et révélatrices de problématiques systémiques.

Premièrement, pourquoi un père, craignant de perdre le contact avec ses enfants, choisit-il de les tuer plutôt que de chercher à maintenir ou restaurer cette relation ?

Cette décision extrême pourrait indiquer un désir de contrôle absolu ou un acte de vengeance envers la mère des enfants, supérieurs au bonheur de sa parentalité et à la vie de ses trois filles.

Deuxièmement, on peut questionner la décision du père de se rendre aux autorités au lieu de se suicider, ce qui est la suite la plus fréquente observée lors de drames similaires.

Évidemment, aucune de ces attitudes n’est la bonne, la seule façon humaine de se comporter aurait été de ne pas tuer ses enfants. Mais cela semble néanmoins révéler un désintérêt pour les conséquences de ses actes. La prison ne lui fait pas peur. Ce n’est pas un frein versus l’exercice de sa domination et de sa capacité à nuire, même au-delà de la mort de ses filles.

Ces comportements et décisions, loin d’être rationnels interrogent sur la logique personnelle déviante des agresseurs et des meurtriers. C’est très difficile à comprendre et pourtant, le nombre des violences intrafamiliales qui ne cesse d’augmenter indique la fréquence de ces raisonnements.

Enfin, ce triple infanticide suscite des interrogations légitimes sur la manière dont le système judiciaire évalue la capacité parentale d’une personne ayant un passé de violence.

Pourquoi la justice actuelle estime-t-elle qu’un homme qui a été condamné pour violence est quand même un bon père ? Comme si la violence s’était évaporée…. L’idée sous-jacente est qu’une personne peut être un parent compétent malgré des antécédents de violence. Dans ce cas, la décision de justice a peut-être considéré la participation à des programmes de responsabilité parentale ou de suivi psychologique comme un changement positif de la capacité parentale ?

Mais pourquoi maintenir des liens parent-enfant, après des violences graves ? La sécurité de l’enfant ne devrait-elle pas être la priorité absolue ? Un passé de violence est toujours un indicateur d’un risque potentiel !

Il aurait certainement fallu vérifier si les fameux changements liés au suivi psy avaient eu lieu ! Car participation ne signifie pas révélation… Un travail d’évaluation des risques devrait être obligatoire. Surtout que la récidive dans les cas de violence familiale est malheureusement courante, et les programmes de réadaptation ne garantissent pas un changement de mentalité.

La preuve…

Il est crucial de s’interroger sur la manière dont les antécédents de violence sont évalués et pris en compte dans les décisions judiciaires.

La parole des victimes qui n’est déjà pas tellement prise en compte avant les jugements disparait totalement après l’exécution des peines, alors qu’elle devrait être la garante de l’effectivité du changement.


👉 https://www.tf1info.fr/justice-faits-divers/triple-infanticide-dans-le-val-de-marne-leur-pere-reconnait-avoir-tue-ses-filles-2277573.html

👉 https://www.sudouest.fr/faits-divers/val-de-marne-un-homme-se-denonce-apres-avoir-tue-ses-trois-enfants-deux-ont-ete-retrouves-morts-17604724.php

👉 https://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/val-de-marne-le-pere-meurtrier-avait-administre-un-somnifere-a-ses-filles-avant-de-les-tuer-28-11-2023-PWOLRGQ3D5C2XHWS7OCEBCDCGI.php

👉 https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/val-de-marne/un-pere-de-famille-avoue-le-meurtre-de-ses-enfants-a-alfortville-deux-deces-ont-ete-confirmes-2879342.html


Pour comprendre les mécanismes de la violence et la stratégie des agresseurs et comment y faire face, vous pouvez lire « Profil agresseur, dans les violences sexuelles faites aux enfants« , « Comment les agresseurs continuent d’utiliser discrètement le controversé SAP« , « La coparentalité avec un pervers : 6 conseils pour vous aider à naviguer dans les eaux troubles sans faire naufrage » , et notre Manifeste.

Le site mémo de vie, Outil pour les victimes des violences intrafamiliales

Bonnes pratiques Outils pour les victimes des violences intrafamiliales Le site mémo de vie

Bonnes pratiques

Le site Mémo de Vie propose une plateforme numérique gratuite et sécurisée qui offre plusieurs fonctionnalités très utiles pour conserver des témoignages et des documents liés à un vécu traumatisant.

Il peut être un outil précieux pour les victimes de violences intrafamiliales à plusieurs niveaux.

Voici ses fonctionnalités :

  • Journal Personnel : Vous pouvez utiliser le site pour tenir un journal, idéal pour conserver par écrit l’historique des violences et télécharger les éléments à charge tels que les photos, des vidéos et des enregistrements audio. Ce stockage est sécurisé et accessible facilement.
  • De plus, l’exercice de tenir un journal (démarche plébiscitée par les psychologues) est une aide à la compréhension de son histoire en gardant la mémoire et la chronologie des événements mais aussi un instrument pour mieux relier les différents événements entre eux.
  • Cette fresque permet de recomposer un récit complet qui peut être utilisé pour étayer un dossier, confronter le mis en cause, donner à voir l’environnement global dans lequel sont survenues les violences, avoir des exemples, justifier un point, une demande…
  • Bibliothèque de Ressources : le site propose des ressources et des contacts utiles adaptés à votre situation. Vous pouvez y trouver des réponses à vos questions et vous préparer pour les étapes futures.
  • Un espace safe : le Bouton « Vite, je quitte » permet d’être immédiatement redirigé vers le site officiel d’Ameli. Cela garantit une navigation discrète en cas de besoins.
  • Numéros Utiles pour les victimes : des numéros de téléphone d’urgence sont disponibles ainsi que la possibilité de se faire recontacter par des professionnels de France Victimes spécialistes de l’écoute et de l’orientation. Quels que soient votre âge ou votre situation, vous pouvez obtenir de l’aide et des conseils de la part de professionnels formés pour entendre ces problèmes spécifiques.

Les utilisateurs du site témoignent que Mémo de Vie les aide à prendre du recul, à analyser leur situation, et à libérer leurs pensées en enregistrant leurs expériences. Cela permet non seulement de mieux comprendre ce qui se passe, mais aussi de fournir un support de preuves précieux en cas de procédure judiciaire, évitant les incohérences et les trous de mémoire et aidant les victimes à exprimer leurs souffrances et leurs vécus. C’est une base solide pour obtenir de l’aide et demander justice.


D’autres outils sont disponibles sur notre site :

L’assurance juridique : une option intéressante pour les victimes de violences intrafamiliales

Conseils pour éviter le piratage

Conseils à connaitre avant de porter plainte

Plainte avec constitution de partie civile

Violences familiales , 5 conseils auxquels on ne pense pas souvent et qui peuvent aider

Demander une aide financière à la CAF après la séparation ? Violences intra-familiales.

Violences intra-familiales, Demander une aide financière à la CAF après la séparation ?

Pourquoi la CAF pourrait vous aider ?

Si vous avez pris la courageuse décision de vous séparer d’une personne violente, il se peut hélas que la problématique financière sonne rapidement à votre porte.

En effet, alors qu’elles entrent d’une période difficile où elles n’aspirent qu’à rebâtir leur vie et celle de leurs éventuels enfants, les victimes de violences intrafamiliales doivent faire face à la suite de la relation abusive dans laquelle elles étaient : l’absence totale de soutien financier de la personne toxique, les frais d’installation et de démarrage d’une nouvelle existence, les difficultés à payer les frais de Justice, à garder son travail dans ces circonstances éprouvantes et traumatisantes…

Pourtant, les victimes n’osent pas toujours se tourner vers la CAF pour connaitre leurs droits.

Elles n’imaginent pas qu’on puisse leur venir en aide. Pourtant, il arrive que la CAF puisse les accompagner dans cette transition importante. Les démarches peuvent sembler intimidantes, mais l’aide éventuelle en vaut la peine.

Les aides de la CAF sont souvent versées sous conditions de ressources aux familles ayant des enfants de 6 à 18 ans scolarisés, en apprentissage ou pris en charge dans un établissement d’accueil spécialisé, mais en cas de violences il existe des dérogations. Il est donc important d’expliquer votre situation.

L’Allocation de Soutien Familial (ASF)

Il est possible de demander l’Allocation de Soutien Familial qui est conçue pour aider à subvenir aux besoins des enfants des victimes lorsque le parent non-gardien ne verse pas la pension alimentaire nécessaire. Si vous êtes dans cette situation, les 187,24 € de l’ASF peuvent assurer le bien-être de vos enfants et alléger le fardeau financier qui pèse sur vos épaules. Elle peut être aussi attribuée pour compléter une pension alimentaire fixée, dont le montant est faible.

L’Allocation de Rentrée Scolaire (ARS)

De même, n’hésitez pas à solliciter l’Allocation de Rentrée Scolaire qui est une aide précieuse pour couvrir les frais liés à la rentrée scolaire, des fournitures aux vêtements en passant par les activités éducatives.

Comme pour les autres prestations familiales, vous devez effectuer une demande via le formulaire de demande cerfa n°12038. Et dans le cas de violences, il doit être accompagné du cerfa n°11423 qui est une déclaration de votre situation.

Voici les conditions fixées par la CAF pour recevoir l’ASF.

  • Vous devez vivre seul, vous devez résider en France de manière stable et vous devez avoir au moins 1 enfant à charge
  • Lorsque vous ne percevez pas de pension alimentaire : l’ASF est accordée en attendant de fixer le montant de la pension alimentaire. Vous recevez l’aide durant 4 mois, temps nécessaire pour faire une demande de pension alimentaire auprès du JAF. Passé ce délai, le versement de l’ASF est suspendu.
  • Lorsque vous ne recevez plus ou en partie, la pension alimentaire : l’ASF peut vous être accordée provisoirement. L’allocation devra ensuite être remboursée par le parent chargé de payer la pension alimentaire.
  • Lorsque vous recevez une pension alimentaire, mais son montant est inférieur au montant de l’ASF : une allocation différentielle vous est accordée.

À savoir que l’ASF n’est plus versée en cas de mariage, de remariage, de concubinage ou de PACS. La seule exception à cette règle est en cas de recueil d’un enfant. En effet, si l’assuré bénéficie de l’ASF pour un enfant recueilli, il a le droit de vivre en couple, etc.

Autre mesure à tenter, dans certaines CAF (comme en Ariège par exemple), vous pouvez bénéficier d’un accompagnement social. Dans ce cadre, n’hésitez pas à demander si vos conditions vous permettent d’accéder à une aide financière en Prêt d’Honneur et à une autre somme de secours, cumulable à la première enveloppe.

L’aide financière individuelle permet la prise en charge des frais liés :

  • à un relogement suite à une décohabitation en urgence,
  • aux transports ou déplacements,
  • à la procédure : honoraires d’avocats…,
  • aux achats destinés aux enfants (habillement, literie, produits d’hygiène…)

Enfin, en mars 2023, le gouvernement a lancé le Pack nouveau départ qui doit permettre aux victimes de violences intra-familiales de partir avant qu’il soit trop tard. Ce dispositif est expérimenté dans le Val-d’Oise. Il sera étendu ensuite à 4 autres départements, avant d’être généralisé sur l’ensemble de la France à l’horizon 2026.

L’idée est de proposer un accompagnement sur-mesure aux victimes : une allocation type RSA, une aide de retour à l’emploi, à la formation, à la garde d’enfant, un soutien psychologique, un hébergement d’urgence… Tout cela sans avoir besoin d’aller frapper à toutes les portes. Il suffira d’aller voir une association, un médecin, la police, un maire qui signaleront cette situation et dirigeront vers un seul référent. Dans le Val-d’Oise, ce référent est la CAF.


Vous pouvez également consulter notre article  » La CAF devient l’organisme officiel des prélèvement des pensions alimentaires « .

Le Rôle Crucial des Tiers de Confiance dans la Protection des Enfants Victimes de Violences Intrafamiliales

Le Rôle Crucial des Tiers de Confiance dans la Protection des Enfants Victimes de Violences Intrafamiliales

« Je viens de parcourir votre site et je peux vous dire à quel point c’est aussi compliqué pour les personnes tiers de confiance face aux services sociaux, toujours prêts à essayer de sauver l’insauvable, c’est-à-dire le parent maltraitant, au détriment des enfants.

La parole de l’enfant n’est pas entendue et on ne tient pas compte des observations des tiers dignes de confiance. On menace même ces derniers de placer les enfants s’ils disent quoi que ce soit. L’enfant est constamment obligé de faire face à son bourreau lors des visites médiatisées. Comment peut-il évoluer sereinement en faisant confiance aux adultes (qui lui répètent que le parent maltraitant est gentil et que ce que l’enfant dit, c’est du mensonge) ? »

Notre association reçoit beaucoup de témoignages bouleversants comme celui-ci, provenant de personnes confrontées à leur incapacité d’aider leurs proches victimes de violences intrafamiliales.

Nous profitons de la publication du décret n° 2023-826 du 28 août 2023 relatif aux modalités d’accompagnement du tiers digne de confiance pour partager notre vision des choses.

Dans ce paysage complexe de violences psychologiques, physiques, sexuelles, financières etc, les tiers de confiance émergent comme des figures cruciales dans la protection des enfants. Leur rôle qui devrait être essentiel et déterminant est souvent confronté aux mêmes dysfonctionnements de la Justice.

Et ils souffrent de ne pas être pris en compte par le système. Leurs responsabilités, leurs attentes, et la manière dont ils peuvent soutenir les enfants victimes de violences ne sont pas respectées.

Pour eux aussi, la confiance en la Justice est trahie.

Pourtant, les tiers de confiance devraient émerger comme des acteurs clés dans la protection des enfants.

Ces amis, membres de la famille élargie, enseignants, voisins, professionnels de la santé, etc., ont une relation privilégiée avec ces enfants et les familles, ils ont une connaissance éclairée de leurs souffrances. De part leur proximité, ils ont la confiance, la disponibilité, l’écoute active et le respect de leurs interlocuteurs. Ils sont un réceptacle important de confidences car ils croient la parole des victimes.

Cette proximité émotionnelle et leur accès à l’histoire des victimes devraient être exploitées par la Justice. Leurs observations devraient être rangées dans la catégorie des preuves en fournissant des détails précis.

Tous les tiers de confiance doivent faire face aux attentes formulées ou non des victimes : détecter les signes de maltraitance, fournir un espace sûr pour les enfants, agir comme des observateurs attentifs, etc. Mais on sait aussi qu’ils peuvent être malmenés : pression de la part des parents maltraitants, craintes pour leur propre sécurité, dilemmes moraux.

La Justice devrait apporter un accueil encourageant et un soutien sans faille aux tiers qui s’engagent pour protéger les victimes.

  • Créer un environnement accueillant : offrir aux tiers de confiance un espace où ils se sentent écoutés et compris.
  • Formation et soutien continu : renforcer leurs compétences pour reconnaître et agir face à la maltraitance.

Les tiers de confiance ne sont pas tous des professionnels formés à la protection de l’enfance. Ils ont besoin d’aide et de collaboration bienveillante avec des intervenants compétents. C’est ce travail en équipe qui a une chance de garantir la sécurité et le bien-être de tous (victimes et proches).

Si on trouve cet équilibre entre le soutien crucial aux enfants que les tiers peuvent apporter, leur coopération avec les services sociaux pour maintenir la confiance tout en partageant les informations nécessaires, alors on les aidera à naviguer dans le contexte complexe des violences intrafamiliales.

Le double objectif de soutenir les enfants sans compromettre leur propre sécurité sera respecté et la Justice pourra faire son travail au mieux.

Les tiers de confiance jouent un rôle essentiel dans la vie des enfants victimes de violences intrafamiliales. Leur engagement envers la protection et le bien-être de ces enfants est une force vitale pour un avenir meilleur.

En reconnaissant leur rôle complexe, en les soutenant avec bienveillance et en renforçant leur capacité à agir, nous pouvons contribuer à créer un environnement où les victimes de tout âge se sentent en sécurité, entendues et soutenues dans leur chemin vers la paix et la guérison.


Nous vous conseillons également la lecture de l’article « Les protecteurs experts… Ou comment la Justice force les victimes à devenir expertes dans les domaines liés à leur protection / survie« .

Mariette, mère en lutte pour sauver sa fille d’un père incestueux

Mariette, mère en lutte pour sauver sa fille d'un père incestueux

En 2013, alors qu’elle vit avec une personne qui a des addictions (alcool, etc.) et qu’elle gère au mieux leur petit garçon, Mariette fait la rencontre du locataire de sa sœur, Léo.

Rencontré à l’anniversaire de sa sœur, il tente immédiatement de la séduire. La jeune entrepreneuse part une semaine plus tard au Népal 3 mois pour son business avec son fils et son père. Léo lui écrit tous les jours, au début sous des prétextes pro puis plus intéressé. Mariette est engluée par ses jolis mots qui arrivent en masse.

Quand elle lui confie la violence qu’elle subit, il lui dit « Quitte le, tu mérites mieux« , se positionnant en sauveur. Comme il vit chez sa sœur, il connait plein de choses sur elle, il la sait fragilisée. Mariette décide de quitter le père de son fils et l’annonce à sa sœur malgré la réticence de Léo : « Ne lui dis pas, elle sera heureuse pour nous« .

Quand sa sœur l’apprend, elle semble horrifiée : « tous mais pas lui« . Elle se met en colère, expulse Léo sans s’expliquer ni à son mari ni à sa sœur. Mariette comprendra des années plus tard par son frère que sa sœur avait une histoire avec Léo et qu’il les manipulait toutes les deux. A ce moment, Léo se met en colère, se pose en victime, s’en prend à lui-même, se scarifie.

Mariette, dépassée, déjà sous emprise, a le syndrome de l’infirmière, elle décide de le croire.

Léo lui propose de passer la saison des marchés avec lui. Il loue une maison isolée sans la consulter. Tout va très vite. Même l’arrivée des critiques. Léo la dénigre continuellement, lui reproche sa façon d’être avec les hommes au marché. A la fin de la saison, elle rentre chez elle, là où vit le papa de son fils. Ça énerve Léo qui voudrait qu’elle s’éloigne de lui mais Mariette résiste 2 ans pour que son garçon continue de voir son père. Léo lui fait payer ce choix en étant très agressif et culpabilisant.

Mariette et Léo finalement s’installent 5 mois dans une maison sans vis à vis, à 2km du papa. 5 mois d’horreur où Léo achève de mettre en place son emprise par un yoyo émotionnel puissant. Hyper possessif, violent, il alterne des moments de douceur où il « réclame » un enfant et des crises de jalousie et de schizophrénie : il casse tout, écrit sur les murs, lance des couteaux, répète des trucs en boucle, espionne l’ordinateur de Mariette…

Des amis, passant à l’improviste, sont témoins de cette folie et d’une tentative d’homicide : après avoir projeté des chaises et autres objets sur Mariette, Léo lui lance une hache qui passe à quelques centimètres de son visage. Il menace d’aller tuer son premier compagnon dont il ne supporte pas la proximité. Sidération de la part de Mariette, qui met cela sur le compte de la fatigue ou la drogue. Elle finit par fuir chez son ex qui ne réagit pas à son appel à l’aide. Alors elle retourne chez sa mère et annonce à Léo que c’est fini.

Ce dernier réussit à lui retourner le cerveau, lui faire croire qu’il va changer car il l’aime.

Sous emprise, apeurée, elle cède. Et le cycle infernal recommence. Léo la culpabilise. Tout est de sa faute à elle car elle ne veut pas déménager. Aux violences psychologiques et sexuelles se rajoutent des violences financières. Dépendante, ficelée, elle accepte de déménager dans une autre maison isolée ; loin de s’apaiser, Léo passe aux violences physiques.

Isolée, Mariette subit des coups de poings, de couteaux, des crachats. Il pousse la perversion jusqu’à s’imposer à la cuisine pour la menacer d’empoisonnement. Mariette est dans un état constant de panique et d’hyper vigilance. Elle ne dit plus rien, ne parle à personne. Un jour, elle ose demander pourquoi Léo la frappe, il répond :  » tu m’as demandé d’arrêter de m’en prendre à moi alors je m’en prends à toi « . Manipulateur n’est pas un mot assez fort pour le décrire.

Quand elle lui annonce qu’elle est enfin enceinte, loin de bondir de joie, il lui demande d’avorter. S’en est trop pour Mariette qui tente de fuir. Mais elle se fait rattraper et la violence augmente encore, par représailles. Quand il apprend que c’est une petite fille, Léo décide de garder l’enfant. Il impose un prénom très dérangeant car il veut qu’elle soit une guerrière. L’enfant aussitôt née, c’est comme si Mariette devait disparaitre.

A peine rentrés, il insiste pour qu’elle aille travailler. 3 semaines après la naissance, il lui fait traverser la France pour acheter le camping-car d’un pédo-criminel. Les « vacances » sont horribles, les coups pleuvent, même devant les enfants. De surcroit, elle comprend que Léo maltraite aussi son fils, jusqu’à déchiqueter son doudou. Il ne supporte pas les réveils la nuit. S’en est trop. Pour la 4ème fois, Mariette part se réfugier ailleurs mais il finit toujours par la retrouver et la menacer du pire pour elle et les siens.

Elle rencontre aussi pour la première fois la mère de Léo qui lui dit  » Fuis, il a un dossier psychiatrique, méfie-toi de son intelligence « .

Mais c’est trop tard, Mariette est comme dans une prison mentale où il lui est impossible de dire les choses, voire même de les penser. Elle vit dans un état de terreur, son état est téléguidé par la violence de Léo. P

ar hasard, elle découvre qu’il navigue sur le darknet (il lui dit qu’il cherche un tueur à gage pour elle). Puis furieux de s’être fait découvrir, il achète une arbalète dans la foulée. Un jour où il cherche à la tuer, elle se met à hurler et ses cris attirent les voisins, qui se rassemblent pour la protéger de la violence. Léo, fou de rage, arrache sa fille des bras de la voisine et la jette dans la voiture pour partir en trombe. Dès qu’il revient avec le bébé, Mariette part habiter chez une des voisines qui lui a dit :  » C’est fini, tu ne restes plus avec cet homme « .

Il dépose une plainte aussitôt pour dire qu’elle l’a abandonné, il ment et inverse la situation.

La voisine reloge Mariette en urgence. Cette dernière est terrorisée, épuisée, toujours sous emprise mais elle sait désormais qu’elle ne veut plus retourner chez Léo. Lui la retrouve, défonce sa porte pour la frapper, heureusement, d’autres voisins interviennent et contactent les policiers. Sous leurs conseils, elle porte plainte pour violence conjugale puis pour agression sexuelle.

Léo cesse alors ses visites, mais il la harcèle par téléphone. Et lors de la confrontation, il parvient sans souci à mettre la police de son côté. Les policiers pensent que Mariette est folle. La jeune femme trouve du soutien auprès d’une association, qui l’aide à obtenir la garde de sa fille. Et puis, elle ose prendre contact avec l’ex de Léo qui lui raconte qu’elle a vécu le même calvaire et qu’elle est encore terrorisée.

Petit à petit, Léo se fait plus offensif, il parvient à obtenir des droits plus larges.

Pourtant un rapport d’expert affirme qu’il ne mesure pas l’ampleur de ses impulsivités. En août 2018, tout s’effondre. L’enfant raconte à sa mère que son papa lui met « les doigts dans les fesses » et lui « apprend à l’embrasser sur la bouche« …. Un médecin constate des pustules sur la bouche de l’enfant qui explique « Papa m’a mis un bâton noir dans la bouche, j’ai failli m’étouffer » (un gode).

Horrifiée et en colère, Mariette se démène pour empêcher sa fille de retourner chez son père. Léo se retrouve à nouveau en droit de visite médiatisée. L’association remet un rapport édifiant contre le père et témoigne que l’enfant continue de dénoncer l’inceste, même devant son père. Hélas, le rapport disparait et l’ASE s’acharne à maintenir les visites. Pire leur psy accuse la mère de SAP (syndrome d’aliénation parentale) !

Léo fait systématiquement appel et au troisième, tout bascule. Un juge aux affaires familiales le croit et il récupère la garde exclusive de sa fille qui ne l’avait pas vu depuis un an.

Pendant les deux années suivantes, omnipotent, il manipule l’enfant, qui se verrouille, silenciée comme un soldat.

Mais elle se plaint toujours d’avoir mal au ventre, a un comportement sexualisé avec son grand frère…

Les gendarmes continuent de mener l’enquête, auditionnent l’ex de Léo et comprennent qu’ils ont fait fausse route. Le vent tourne un peu. Il y a quelques jours, le procureur a classé sans suite les plaintes calomnieuses du père. L’instruction est toujours en cours. Mariette espère pouvoir désormais récupérer ses droits et protéger sa fille. Mais hélas, souvent rien n’est moins sûr que la Justice.


Notre association reçoit de nombreux témoignages de parents protecteurs qui ne sont pas écoutés par la Justice. Cliquez sur ce lien pour consulter l’ensemble de ces témoignages.

Le supplice des mères protectrices

Le supplice des mères protectrices

Par Caroline BREHAT

Psychothérapeute, psychanalyste, autrice

De nombreuses mères sont régulièrement désenfantées par des tribunaux français pour avoir dénoncé des violences paternelles. Bien que cette question commence enfin à intéresser les médias, les souffrances incommensurables de ces mères restent injustement occultées.  

« Aidez-moi à survivre, je n’arrive plus à tenir… ». C’est en ces termes qu’un nombre croissant de « mères protectrices » me contacte désormais. L’expression « mères protectrices » (1), forgée outre-Atlantique, désigne les femmes qui tentent de protéger leurs enfants d’un père violent, voire incestueux, cherchant à en obtenir la garde. Ces femmes, qui sont immédiatement soupçonnées par les tribunaux d’être des « mères aliénantes » (atteintes du pseudo « syndrome d’aliénation parentale » ou « SAP» (2) ) et de manipuler leur enfant pour en priver le père, se retrouvent alors sur le banc des accusés à la place de l’agresseur.  

« Le SAP contribue à l’invisibilisation des violences sexuelles faites aux enfants, de même qu’il rend impossible d’être un parent protecteur », dénonce la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE). De fait, cette accusation infamante contre laquelle les mères protectrices doivent se défendre jette un brouillard épais sur la réalité des violences qui les empêche finalement de protéger leur enfant. Un peu comme si les violences intrafamiliales, pourtant étayées par des statistiques effroyables, n’existaient pas ou étaient rares (3). Pire encore, nombre de ces femmes, punies par un transfert de garde, sont condamnées à ne plus voir leur enfant que lors de visites médiatisées. 

À la douleur immense d’être désenfantée s’ajoute donc celle d’être perçue comme une mère maltraitante et même folle (aliénante). De quoi perdre la raison, effectivement. Pourtant, même si certaines en perdent leur élan vital, beaucoup résistent néanmoins vaillamment par amour pour leur enfant. 

La « chasse à la mère aliénante » 

Cet article ne vise pas à expliciter pourquoi des situations aussi ahurissantes, et contraires à l’intérêt de l’enfant, se produisent dans des proportions effrayantes, a fortiori au pays des Lumières et des droits de l’homme. Ces raisons sont trop nombreuses et complexes pour les énumérer toutes et de nombreux auteurs l’ont déjà fait. Mais il existe un consensus parmi les chercheurs internationaux, notamment anglo-saxons (4), les plus chevronnés : si les juges aux affaires familiales donnent la garde à des hommes violents et dangereux, c’est surtout parce que les institutions françaises – à l’instar de leurs homologues américaines – sont formatées pour débusquer les mères aliénantes, plutôt que les agresseurs.  

C’est ce qui est arrivé à Aliénor, qui a d’abord amené Juliette, sa fillette de 4 ans, à l’hôpital parce qu’elle se frappait et se masturbait compulsivement aux retours de chez son père. Inquiet, l’établissement de santé fait immédiatement un signalement.

Mais lorsqu’à la faveur d’une nouvelle crise, Aliénor emmène Juliette aux urgences d’un autre hôpital, Aliénor se retrouve sur le banc d’infamie. L’assistante sociale ne lui pose aucune question sur la symptomatologie de Juliette, mais la mitraille d’interrogations sur sa relation avec le père de l’enfant.

Aliénor va apprendre par la suite, interloquée, qu’elle est soupçonnée d’« instrumentaliser » Juliette, par le personnel de ce deuxième hôpital qui néglige totalement le point de vue du premier, pourtant renommé. Aliénor doit se battre contre l’accusation de « mère aliénante » qui pèse désormais sur elle. Le combat pour protéger son enfant passe à l’arrière-plan.  

On ne peut s’empêcher de penser à la lettre écarlate brodée sur le corsage d’Hester Prynne, la malheureuse héroïne de Nathaniel Hawthorne, stigmatisée parce qu’elle avait mis au monde un enfant illégitime. Il n’est d’ailleurs sans doute pas anodin que les ancêtres d’Hawthorne aient participé au funeste procès des sorcières de Salem, à l’origine d’une vague d’exécutions et d’emprisonnements arbitraires dans le Massachusetts, car c’est bien la représentation archaïque de la sorcière qui semble projetée inconsciemment sur ces mères protectrices, tant les tribunaux français (et américains) et leurs acolytes (services sociaux, experts, etc.) paraissent enclins à débusquer, coûte que coûte, cet avatar moderne de la sorcière.

Peut-être n’est-il pas inutile de rappeler d’ailleurs que les sorcières du Moyen-âge étaient des soignantes, sages-femmes et herboristes. Des figures protectrices, en somme. Car avec le « SAP », les mères protectrices sont propulsées au royaume des inversions et des métamorphoses (5)

Des mères surprotectrices 

Ce que je constate dans mon cabinet, c’est que ces femmes sont surtout, par la force des choses, « surprotectrices ». Elles s’identifient en effet aux angoisses de leurs enfants et sont terrorisées par la crainte de ne pas parvenir à les protéger.

Nombre de mes patientes évoquent une double contrainte affolante : « Je suis terrifiée, je ne sais plus comment faire pour protéger mon enfant. L’emmener chez un médecin pour constater ses symptômes m’expose à la vindicte des services sociaux, mais ne pas le faire l’expose lui à de graves perturbations psychoaffectives », me confie Angélique, dont l’enfant a été placé chez le père car « la mère refusait de donner une place au père » selon les services sociaux, qui relèvent pourtant paradoxalement que l’enfant a « des difficultés à se détacher du discours paternel ».

On ne sait plus bien qui est la figure aliénante : la mère qui tente de protéger sa fille de l’inceste paternel ou le père qui empêche l’enfant de se différencier de lui-même et serait donc… aliénant. Étrange renversement des culpabilités, qui, étonnamment, ne fait pas tiquer les juges.  

En pénétrant dans l’arène judiciaire, les mères protectrices découvrent, stupéfiées, la démence d’un système qu’elles pensaient conçu pour les protéger, elles et leurs enfants.

Un système où certains travailleurs sociaux, non formés, mélangent des concepts psy et opèrent sans le moindre état d’âme des glissements sémantiques effrayants : une mère surprotectrice devient allègrement une mère fusionnelle qui est implicitement aliénante. Cet étiquetage justifie alors de commettre l’une des pires maltraitances qui puisse être faite à un enfant, la rupture d’attachement avec sa figure d’attachement principale.  

Sur quoi se basent les intervenants sociaux pour affirmer que ces mères entretiennent une dynamique fusionnelle avec leurs enfants ? Souvent sur des indices ténus : l’enfant colle à sa mère ou il « parle bébé ». Pourtant, un enfant confronté à des maltraitances développe naturellement une angoisse de séparation avec le parent protecteur.

Il peut alors régresser vers un état où il se sentait en sécurité (l’état où il était dans la fusion avec sa mère). Une patiente me rapporte que lorsque sa fille revient de chez son père, elle ne parle plus pendant des jours et exige de maintenir sa tête sur le ventre de sa mère pendant des heures en répétant en boucle « je veux retourner dans ton ventre, maman ».  

La réalité biologique de l’instinct maternel sous-tend sans doute la nature dite « surprotectrice » de ces mères. Selon une vaste étude menée dans onze pays et publiée dans les Comptes rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS), « les pleurs des bébés activent des régions spécifiques, liées aux mouvements et à la parole, du cerveau de leur mère. Une mère entendant son enfant pleurer aura tendance à toujours avoir le même comportement : le prendre dans les bras et lui parler pour le rassurer ».

Cette étude complète d’autres travaux montrant que « le cerveau des femmes et celui des hommes répondent différemment aux pleurs d’un bébé. Ainsi la nuit, les hommes semblent moins entendre les cris des bébés que les femmes, plus enclines à se lever pour aller les réconforter (6). Mais cela n’émeut pas les juges. 

Des mères terrifiées et à bout de souffle… 

L’émotion la plus désorganisatrice pour le psychisme humain est indéniablement la terreur. Or ces mères vivent dans une insécurité psychique totale. Leurs traumas sont multiples et complexes, et la chronologie de ces traumas, toujours la même, ressemble à une marche cruelle à travers les cercles de l’enfer de Dante : elles sont d’abord victimes de violences conjugales ; elles découvrent ensuite les violences faites à leur enfant ; elles subissent alors le désaveu des institutions françaises qui les stigmatisent immédiatement et les jugent potentiellement coupables d’aliénation parentale.

Vient alors l’aboutissement ignoble de leur démarche de protection, et cela arrive hélas de plus en plus fréquemment : le transfert de garde chez l’agresseur ou dans une famille d’accueil, puis, les sévices effroyables des visites médiatisées.  

Il s’agit là de traumatismes maximaux. Les traumatismes maximaux sont interpersonnels (entre l’agresseur et la victime). Ils se caractérisent par une intention de nuire et détruisent la dignité de la personne, son intégrité psychique, physique et sociale, ainsi que la confiance dans l’humain.

Elles me supplient de plus en plus souvent de les aider à s’accrocher à la vie car elles ont souvent perdu ce qu’elles avaient de plus cher, leur enfant, mais aussi souvent leur métier, leurs amis (qui veut rester ami avec une folle ?), parfois leur toit (certaines vont en prison pour non-représentation d’enfant ou enlèvement d’enfant).  

Le discrédit que les institutions ont jeté sur elles rejaillit sur leurs représentations d’elles-mêmes. Elles ne croient parfois plus du tout dans leurs capacités maternelles et beaucoup moins dans leurs perceptions. C’est donc leur intégrité psychique qu’une minorité d’entre elles commence à remettre en question. Et si leur agresseur et les institutions avaient raison ? Et si elles étaient vraiment folles comme le leur a si souvent répété leur agresseur ? Au moins, cela solutionnerait le problème le plus épineux : la souffrance de leur enfant… Mon travail consiste donc souvent à les rassurer sur la fiabilité de leurs perceptions. 

Mais résilientes, malgré tout 

Mais elles tiennent le choc par amour pour leurs enfants, que certaines ne peuvent pourtant plus voir ou uniquement dans des circonstances atroces qui les contraignent à assister, impuissantes, à la déchéance physique et psychique de leur(s) enfant(s).  

Je m’étonne chaque jour de leur résilience face à la folie qui pourrait si facilement les happer. Cette résilience héroïque mérite d’être saluée. Leur degré de résistance, face à la pire adversité qu’une mère puisse connaître, une torture ni plus ni moins, témoigne en fait de la grandeur de la maternité à une époque qui tend hélas à ne plus reconnaître l’importance de la mission civilisatrice des mères.  

  • Caroline Bréhat est psychothérapeute, autrice.  Son dernier roman“Les Mal Aimées”, porte sur le caractère transgénérationnel de l’inceste. 

 
Notes :

(1) https://stopabusecampaign.org/takeaction/what-is-a-protective-mother/ 

(2) Le « SAP » a été inventé de toutes pièces par Richard Gardner, un psychiatre américain controversé, selon lequel l’enfant serait manipulé et endoctriné par l’un de ses parents rabaisserait ou rejetterait l’autre « de façon injustifiée ». Importé des États-Unis par les mouvements masculinistes, le SAP est entré dans les mœurs et les usages bien qu’il ait été rejeté par l’Association américaine de psychiatrie – la référence sur le sujet – et l’Organisation mondiale de la santé. La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants a appelé à proscrire le recours à ce « pseudo » syndrome, « tout particulièrement dans le processus de décision judiciaire ». 

(3) Un enfant est tué tous les cinq à six jours en France. 25% des homicides ont lieu dans les familles en France. Trois enfants par classe sont victimes d’inceste. La France est un des rares pays de l’OCDE à ne pas donner les chiffres des enfants maltraités comme si le législateur ne voulait pas savoir (source : Michèle Créoff). 

(4) Crisis in Family court : lessons from turned around cases, 2013. 

(5) Les personnalités violentes sont toujours pathologiquement fusionnelles, mal différenciées des autres, a fortiori de leurs enfants. L’un de leurs mécanismes de défense privilégiés est l’identification projective, ou projection, par laquelle elles accusent l’autre de leurs propres défauts. Ces hommes violents projettent donc sur leur ex dans une logique d’inversion leur propre propension à la fusion. Il va sans dire que les mères peuvent elles aussi être fusionnelles, mais dans ces cas précis d’inceste, il s’agit en fait des pères.  

(6) https://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/10/23/97001-20171023FILWWW00316-l-instinct-maternel-conforte-scientifiquement.php

 


Cet article, qui a été publié dans France-Soir le 27 avril 2023, est tiré des séances de groupe organisées par Protéger l’Enfant.


Caroline Bréhat

Psychothérapeute, psychanalyste, autrice


Autres articles de Caroline Bréhat :

Rencontre avec Caroline Bréhat

Le « Syndrome d’Aliénation Parentale » ou l’instrumentalisation du système judiciaire

Livre « Mauvais père » : l’importance de la plaidoirie

Le fléau des plaintes pour violences intrafamiliales classées sans suite

Le fléau des plaintes pour violences intrafamiliales classées sans suite

Dans un rapport de l’inspection générale de la Justice, publié le 17 novembre 2019, il est indiqué que 80 % des plaintes sont classées sans suite. Ces chiffres correspondent à ce que nous disent les victimes et les familles des victimes que nous rencontrons.

Les violences intrafamiliales sont une réalité qui touche des milliers de personnes en France et pourtant, l’immense majorité des plaintes déposées par les victimes ne donnent pas lieu à des poursuites judiciaires. Les raisons de cette situation sont multiples et complexes, mais les principales sont le manque de ressources consacrées à la lutte contre les violences domestiques, l’absence de formation, les préjugés face aux victimes, des faits qui n’ont pas pu être établis de façon probante suffisante.

Les services chargés de l’enquête et de la poursuite des violences intrafamiliales sont sous-financés, sous-staffés et surchargés de travail. Cela signifie que les enquêteurs et les procureurs n’ont pas toujours les moyens nécessaires pour mener des enquêtes approfondies et recueillir des preuves solides. En conséquence, les plaintes déposées par les victimes sont souvent classées sans suite, faute de preuves suffisantes.

L’autre grande problématique, ce sont les préjugés et les stéréotypes sur les victimes de violences domestiques qui influencent les décisions des enquêteurs et des procureurs. Ces derniers peuvent avoir tendance à penser que les victimes de violences domestiques sont responsables de ce qui leur arrive ou sous-estiment la gravité des violences subies.

Pour remédier à cette situation, il est essentiel de renforcer les ressources allouées à la lutte contre les violences intrafamiliales. Cela passe par une meilleure formation des intervenants aux réalités de ces violences et un apprentissage des bonnes pratiques pour écouter et recueillir des preuves solides. Enfin, il est crucial de protéger les victimes en mettant en place des mesures pour les aider à se sentir en sécurité et à sortir de la situation de violence dans laquelle elles se trouvent.

MAIS, voir sa plainte classée sans suite n’est pas forcément la fin du combat !!! Il existe d’autres pistes à suivre !

Alors, que faire en cas si sa plainte a été classée ?

Si une plainte a été classée sans suite, cela signifie que les autorités judiciaires ont jugé que :

  • Le préjudice subi par la victime est insuffisant pour déclencher des poursuites.
  • Le contexte de l’infraction pénale ne permet pas d’identifier l’auteur des faits.
  • L’acte ne constitue pas une infraction.

Dans tous les cas, vous pouvez envisager les options suivantes :

  1. Demandez des explications : Vous pouvez demander aux autorités judiciaires votre dossier (avec les références de l’affaire) et exiger des explications détaillées sur les raisons du classement. Interrogez le Bureau d’Ordre du Parquet, le Bureau d’Aide aux Victimes ou le Service Unique du Justiciable du TJ pour demander une copie de l’enquête préliminaire.
  2. Consultez un avocat : Si vous pensez que vous avez été victime d’une injustice, vous pouvez consulter un avocat pour savoir si vous avez des recours possibles, tels que des actions civiles ou pénales. Si vous ne pouvez pas vous permettre un avocat, vous pouvez contacter une organisation d’aide juridique locale pour obtenir de l’aide et des conseils.
  3. Faites appel : Pour faire appel d’un classement sans suite, il n’y a jamais de délai, ça peut se faire sans limite de temps. L’appel se fait par lettre recommandée avec accusé de réception auprès du Procureur Général. Donnez les motivations de l’appel de la décision de classement, joignez l’avis de classement et la copie de l’enquête si vous l’avez demandée et obtenue, mentionnez la procédure de citation directe et tout ce qui plaidera en votre faveur.
  4. Saisissez directement le Doyen des juges d’instruction avec une lettre recommandée avec accusé de réception. Après avoir examiné votre courrier, ce dernier pourra soit rendre une ordonnance qui mettra fin à la procédure, soit ouvrir une information judiciaire. Un juge devra mener différentes investigations et décider de rendre une ordonnance de non-lieu ou demander que le dossier soit jugé par un tribunal correctionnel ou une cour d’assises.
  5. Tentez la citation directe : cela permet à un plaignant de citer directement l’auteur présumé des faits devant un tribunal correctionnel ou de police, sans passer par un juge d’instruction ni enquête de la police. Elle est possible pour tous les délits sauf les crimes. Il est conseillé de prendre un avocat pour rédiger la citation. La pièce doit être accompagnée de toutes les preuves nécessaires. La citation directe est délivrée par un huissier de justice à la partie adverse et doit indiquer clairement la date, le lieu et l’heure de l’audience. Durant les débats, la victime et la défense sont entendues. À la fin de l’audience, le tribunal rend sa décision : soit il condamne l’auteur et le prévenu doit indemniser la victime, soit il relaxe le prévenu, et dans ce cas la victime peut être condamnée à une amende si la citation était abusive.

Rappelons que la plainte classée sans suite ne signifie PAS que l’incident en question ne s’est pas produit. Elle n’a pas autorité de chose jugée.

Le classement sans suite n’est PAS un désaveu de la victime. C’est juste qu’il n’y a pas assez d’éléments pour nourrir une procédure pénale susceptible d’aboutir OU pas assez de volonté/moyens pour enquêter. D’ailleurs, le classement sans suite n’est pas une décision définitive. Le procureur de la République peut revenir à tout moment sur sa décision et décider d’engager des poursuites, sauf si les faits sont prescrits.

Il est important à la fois de garder espoir mais surtout de continuer à collecter tous éléments à charge contre l’agresseur.

Troubles de conjugopathie ? Un paravent bien pratique pour ne pas parler de violences intrafamiliales

Troubles de conjugopathie ? Un paravent bien pratique pour ne pas parler de violences intrafamiliales

Lorsque des conflits émergent dans un couple, il est fréquent de pointer du doigt les problèmes de communication et les désaccords de chacun. Et parfois, les membres du couple peuvent être diagnostiqués par des experts dépêchés par la Justice comme souffrant de « conjugopathie ».

Mais qu’est-ce que la conjugopathie ?

Est-ce réellement un trouble psychologique ? Et surtout, quelle est la véritable signification de cette accusation dans le cadre des violences intrafamiliales ?

La « conjugopathie » est un terme qui désigne un trouble psychologique qui serait lié à une incapacité à communiquer efficacement avec son conjoint ou sa conjointe. Ce concept a été popularisé par certains psychologues et thérapeutes de couple pour expliquer les difficultés de communication entre les partenaires.

Selon cette théorie, un ou les deux membres du couple souffriraient d’un trouble psychologique empêchant une communication efficace et provoqueraient des conflits et des tensions.

Si la conjugopathie peut peut-être exister dans un cadre de conflits conjugaux simples, elle devient un cache misère dans le cadre de violences intrafamiliales. En effet, cette accusation permet de ne pas nommer les vraies causes du problème, à savoir la violence. En utilisant cette notion, on évite de nommer les agresseurs et on continue à les considérer comme des victimes.

De plus, cette idée fausse selon laquelle les torts sont toujours partagés équitablement revient à dire que personne n’est responsable de la violence intrafamiliale.

Il est important de comprendre que la violence conjugale est un phénomène complexe qui ne peut pas être réduit à un simple trouble de communication. Il s’agit d’un comportement violent et contrôlant de l’un des membres du couple envers l’autre, qui peut prendre différentes formes (physique, psychologique, sexuelle, économique, etc.).

La violence conjugale ne se limite pas à de simples disputes entre 2 personnes, mais représente une situation où une personne exerce un pouvoir sur une autre.

Nommer l’agresseur et la violence qu’il déploie fait partie du travail de la Justice.

Or la conjugopathie est une accusation qui empêche de pointer les coupables et permet à l’agresseur de se dédouaner de sa responsabilité en faisant croire que la violence est partagée.

C’est oublier qu’il y a un agresseur et une victime. Les torts (et les conséquences) ne sont pas partagés équitablement.

Dans le cadre des violences, non seulement l’accusation de « conjugopathie » est une vision fausse des phénomènes de pouvoir qui s’exercent, mais elle ne profite qu’aux agresseurs.  Elle empêche les victimes de recevoir l’aide et le soutien dont elles ont besoin.

Les professionnels de la santé mentale doivent être formés pour repérer et aider les victimes de violence conjugale.

Tous les syndromes à l’emporte-pièce comme la conjugopathie, l’aliénation parentale devraient être remisés à la cave des concepts dépassés pour laisser place à une société plus juste et égalitaire.

A cause de ces faux diagnostics (qui accusent majoritairement les mères), au lieu d’être protégés, des femmes et des enfants victimes sont remis dans les mains de leur agresseur, avec le concours et la complicité d’un système qui devrait se remettre en question.
Bannissons la conjugopathie, la parentopathie et tous ces termes creux qui sont des arbres artificiels qui cachent la forêt des agresseurs…

Il est grand temps que la Justice, la police, les experts en tout genre se forment VRAIMENT aux phénomènes d’emprise, de domination, de manipulation pour protéger les victimes.


Nous vous conseillons également la lecture de l’article Le “SAP”, un phénomène pervers par excellence.

Témoignage d’Heidi qui risque la prison pour protéger sa fille de son père incestueux

Témoignage d'Heidi qui risque la prison pour protéger sa fille de son père incestueux.

Un père parfait en apparence

Heidi rencontre Lucas en 2014 et c’est le coup de foudre. Tous les deux ont déjà un premier enfant d’une précédente union.

Un an plus tard, ils emménagent ensemble. Heidi démissionne de son travail, change sa fille d’école et s’éloigne de ses amis pour s’installer chez Lucas. C’est à ce moment-là que la lune de miel se termine. Une fois Heidi avec lui, Lucas change de comportement. Sa violence explose, il enchaine les crises de colère, les cris, il est humiliant, il casse des objets et instaure un climat de peur. Dès la première semaine, Heidi comprend qu’elle a fait une erreur mais elle se sent coincée. Sans argent, sans travail, sans logement, avec sa fille à scolariser, elle n’arrive pas à s’extraire de cette dépendance. A cette violence psychologique, se rajoute la violence sexuelle de viols conjugaux.

Un mois après son arrivée, elle tombe enceinte. A l’annonce de cette grossesse, elle s’effondre, encore plus coincée. Lucas dit « on va l’assumer » et il lui fait acheter une maison. Alors dépitée, résignée, elle suit un petit espoir de fonder une famille normale. Mais pas de miracle. Heidi passe une grossesse seule et voit sa vie se compliquer davantage : Lucas contrôle tout, les finances, sa vie sociale…

Les crises augmentent en puissance jusqu’à ce qu’un jour, voyant Lucas trouer un mur en frappant dedans, la fille ainée d’Heidi interroge sa mère : « et si un jour il fait un trou dans ma tête ? « . Cette phrase fait comme un électrochoc à Heidi, surtout avec la naissance de leur fille Rose. Et puis, un jour d’avril 2018, Lucas rentre dans une rage terrible. Ce qu’il se passe ? Heidi ne s’en souvient pas. Amnésie traumatique. Quand elle reprend conscience, elle devine qu’un truc grave s’est produit.

Elle a visiblement confié Rose à sa grande fille en lui demandant de s’enfermer, elle comprend aussi qu’elle a téléphoné à ses parents. Lucas, lui, est prostré sur le canapé et il marmonne « Je ne le referai plus… ». Le lendemain, il quitte la maison définitivement. Heidi profite de son départ pour reprendre un peu pied. Ils revendent la maison.

Mais Lucas ne change pas. Dans une volonté de maintenir son emprise, il lui annonce qu’il fera ce qu’il faut pour garder Rose. Au début, Heidi est conciliante pour la garde. Lucas récupère Rose quand il le souhaite. Mais il refuse de payer une pension alimentaire alors elle saisit le Juge aux Affaires Familiales (JAF). Lucas réplique en demandant la garde alternée. Elle lui est refusée car Heidi allaite mais il obtient 1 WE sur 2 + la moitié des vacances + 1 mercredi sur 2. De plus le JAF décide que « l’enfant est assez grande pour mettre fin à l’allaitement« .

Cette injonction est faite pour que le père puisse avoir les nuits.

Donc à partir de l’été 2019, Rose passe des nuits chez son père. Fin aout 2019, l’enfant explique à sa mère que son papa lui a mis un doigt dans la minette et que ça lui a fait mal. Heidi pense que c’est un geste brusque de Lucas et rassure sa fille. Mais celle-ci continue de se plaindre. Heidi contacte la Protection maternelle et infantile (PMI) pour avoir leur avis. Ils lui prennent un rdv aux Unités Médico-judiciaire (UMJ).

Là-bas le médecin examine l’enfant et dit qu’il n’y a pas de problème. Heidi ressort soulagée et continue de confier sa fille à son papa. L’enfant persiste dans ses plaintes mais Heidi croit le médecin. Novembre 2020, le comportement de Rose change radicalement. L’enfant refuse de dormir seule, fait des cauchemars, a de l’eczéma sur tout le corps, refait de l’énurésie nocturne et diurne, régresse et reste collée à sa maman.

Elle dit « tu ne comprends pas que papa est méchant ? ». La PMI conseille de consulter à nouveau. Le médecin traitant reçoit l’enfant seule et fait un signalement à la cellule de recueil des informations préoccupantes (CRIP). Il recommande à Heidi de porter plainte. Pour la jeune femme, le monde s’écroule.

Elle contacte le 119 qui, entre 2 leçons de morale culpabilisante, fait aussi un signalement. Le 4 décembre 2020, Heidi porte plainte pour violence par ascendant et prévient le père qu’elle ne lui remettra pas Rose (à ce stade, la police aurait déjà pu requalifier sa plainte pour violences sexuelles). Quelques jours plus tard, sa fille ne se sent pas bien. Les urgences les redirigent aux UMJ. Là-bas, dans la salle d’attente, Rose dessine le comportement explicite de ton père. Mais le médecin refuse de les recevoir car elles ne sont pas adressées directement par la police.

Heidi saisit le JAF en référé mais hélas celui-ci la somme de remettre l’enfant à son père car « c’est monnaie courante les mères qui saisissent la justice à noël pour ne pas remettre les enfants« .

Heidi obéit pour les vacances de Noël et voit Rose partir dans un silence de plomb. En janvier, Rose est auditionnée 3 jours de suite à la police, puis à la CRIP puis aux UMJ. A chaque fois, malgré des conditions d’écoute exécrables, la petite fille refait les mêmes révélations et raconte d’autres maltraitances : enfermements, coups, menaces.

Elle remet son dessins en disant : « c’est moi avec le doigt de papa tout au fond de moi avec les larmes qui coulent jusqu’au sol« . La CRIP fait un signalement au procureur. Janvier 21, le JAF ordonne des visites médiatisées chaque samedi + une enquête sociale et une expertise psy pour les parents. L’enquête sera à charge de la mère, trop fusionnelle…

Une garde alternée est demandée. Avril 2021 : Heidi repasse au JAF pour demander un report car l’expertise psy n’a toujours pas eu lieu. C’est là qu’elle apprend via le père que sa première plainte a été classée… En mai, Heidi décide de faire sa propre expertise psy puisqu’il ne se passe rien. L’expert conclut : « Présente un tableau clinique spécifique d’un état de stress post traumatique compatible avec les violences sexuelles incestueuses alléguées » .

Le JAF décide d’arrêter les visites médiatisées et met en place un passage de bras en lieu neutre. Cela protège la mère mais pas l’enfant alors Heidi décide de refaire de la non représentation d’enfant (NRE). Rose revit, elle consulte une psy (qui atteste d’un vécu traumatique impliquant son père) et reprend confiance en elle. En octobre l’expertise psy a enfin lieu et ne tire pas de conclusion alarmante !

Pourtant, elle reporte dans son rapport des phrases dites par l’enfant : « papa met un doigt dans la minette« . Elle indique en revanche ne pas avoir de doute sur la qualité du lien mère enfant. Fin décembre, la plainte est de nouveau classée sans suite (sans aucune enquête) ! En mars 2022, Heidi re-porte plainte avec constitution de partie civile pour viol incestueux. La JAF en même temps ordonne la mise en place d’une garde alternée. Heidi fait appel.

Le jugement de l’appel passe à un mode de garde classique : un WE sur 2 etc… + condamnation d’Heidi à verser 800€ (article 700) + une astreinte de 50€ par jour à compter de maintenant !! Tant pis, Heidi continue les NRE car elle estime que sa fille n’est pas à vendre. Sa vie vaut plus que 50€ par jour ! Le 10 octobre, Heidi est placée en garde à vue puis déférée menottée au tribunal en comparution immédiate. Puis le 14 novembre, elle est condamnée à 6 mois de prison avec sursis.

Elle a aussi une interdiction de déménager, une obligation de soin, une obligation de suivre un stage en parentalité + 5000€ au père + 800€ pour frais de justice. Elle fait appel. Le même mois, l’école de Rose fait une information préoccupante.

Le 6 janvier à 7h du matin, la juge d’instruction ordonne une perquisition et confisque des livres sur l’inceste, les violences conjugales et un carnet. Fin janvier 2023, Rose explique au Juge Des Enfants (JDE) convoqué par le procureur que « son papa lui a fait du mal, qu’elle ne veut pas aller chez lui, juste dans une maison protégée« . Pourtant le JDE laisse la garde au père et ordonne une mesure judiciaire d’investigation éducative (MJIE). Et le juge d’instruction rajoute 2 expertises (psychologique et psychiatrique) à Rose qui en aura subi 4…

Alors Heidi, actuellement, continue de protéger seule sa fille. Comme si la Justice préférait voir un simple conflit parental au lieu de vérifier la sécurité d’une enfant mineure.


Si comme nous vous souhaitez comprendre et aider, vous pouvez lire notre Manifeste et signer notre pétition.

Pour en savoir plus sur les violences sexuelles vous pouvez consulter notre article Prévenir et agir contre les violences sexuelles.

4 mesures de lutte contre les violences sexuelles sur mineurs viennent d’être annoncées

4 mesures gouvernementales de lutte contre les violences sexuelles

Suite au rapport de la Ciivise, la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants, qui a reçu plus de 16.000 témoignages, le gouvernement annonce mettre en place des mesures pour lutter contre les violences sexuelles faites aux enfants.

  • L’autorité parentale sera retirée de principe dans le cadre d’une condamnation d’un parent pour violences sexuelles incestueuses sauf mention contraire. On se demande bien pourquoi ce n’était pas encore le cas…
  • Il y aura un renforcement de l’accompagnement des enfants victimes durant tout le processus pénal, en lien avec des associations d’aide aux victimes. Un administrateur dédié en cas de défaillance parentale pourra également intervenir.
  • Une campagne de sensibilisation sur les violences sexuelles faites aux enfants sera mise en place, à la fois pour le grand public mais également à destination des mineurs. L’idée est d’aider à identifier les violences, qu’on en soit victime ou témoin.
  • Un meilleur accompagnement des professionnels confrontés à cette problématique est également prévu, à la fois une aide à la détection mais aussi une cellule d’appui pour échanger avec d’autres experts.

C’est un très bonne nouvelle mais tout cela doit impérativement être étendu à toutes les formes de violences intrafamiliales !


Vous pouvez trouver ici notre analyse du rapport Ciivise du 31 mars 2022.