Violences sexuelles en Australie : une réalité glaçante révélée

Violences sexuelles en Australie : une réalité glaçante révélée

Enquête Violences Sexuelles

Une étude menée par l’Université de NSW et les services sociaux jésuites a révélé des statistiques alarmantes sur les violences sexuelles commis sur des enfants en Australie, soulevant des questions cruciales sur la prévention et la détection de ces crimes.

Des Chiffres Inquiétants

Près d’un Australien sur six ressent des attirances sexuelles envers des enfants et des adolescents. De façon plus troublante, près d’un sur dix admet avoir commis des violences sexuelles sur des enfants, bien que la majorité d’entre eux restent non détectés par le système judiciaire.

Un homme sur 15 serait prêt à avoir des contacts sexuels avec un enfant de 14 ans ou moins, s’il était assuré de ne pas être découvert.

Profil de ces agresseurs potentiels non détectés

L’étude révèle que les délinquants sexuels non détectés tendent à être mariés, à avoir des revenus plus élevés et à travailler avec des enfants. Malgré une apparence de réussite, ils sont souvent confrontés à des problèmes de santé mentale et d’abus de substances.

L’étude a classé les hommes dans la catégorie des délinquants s’ils ont admis avoir commis au moins l’un des actes suivants en tant qu’adultes :

  • Visionner délibérément du porno mettant en scène des mineurs,
  • Flirter ou avoir des conversations sexuelles en ligne, utiliser une webcam à des fins sexuelles ou avoir des contacts sexuels en personne avec un mineur,
  • Payer pour des interactions, des images ou des vidéos sexuelles en ligne impliquant une personne âgée de moins de 18 ans.

De jeunes adultes figuraient parmi les personnes interrogées, mais la plupart des délinquants étaient plus âgés. L’étude révèle une réalité troublante : 10,2 % des hommes interrogés éprouvent des sentiments sexuels à l’égard des enfants sans pour autant passer à l’acte. Ces données soulignent une facette souvent négligée de la menace potentielle pour les enfants. D’autre part, environ 4,2 % des hommes se sont avérés avoir commis des délits sexuels envers des enfants sans ressentir d’attirance sexuelle à leur égard.

Les facteurs déclencheurs de leurs comportements peuvent inclure l’abus d’alcool et de drogues, des attitudes misogynes, un besoin de domination ou de contrôle, et l’anonymat offert par les plateformes en ligne.

Implication des Technologies dans les Violences Sexuelles

En effet, les délinquants sont fréquemment actifs en ligne, notamment sur les réseaux sociaux, les applications cryptées, les crypto-monnaies, et consomment de la pornographie violente ou de la bestialité. Cette réalité grave et douloureuse souligne le rôle de la technologie dans les violences sexuelles sur les enfants, soulignant l’urgence d’une action et d’une prise de conscience collective.

Grace Tame, militante et ancienne personnalité australienne de l’année, ainsi que Julie Inman Grant, commissaire à l’e-sécurité, ont mis en lumière la stratégie des agresseurs : ils se construisent délibérément une image de bienveillance et s’intègrent dans des institutions de confiance, renforçant ainsi leurs réseaux et leur couverture. Cette capacité à se camoufler dans la société complique la détection et la prévention des agressions sexuelles.

Mme Tame a souligné que ces conclusions sont confirmées par les témoignages des survivants, dévoilant le modus operandi des pédocriminels.

Résultats et Implications

Cette étude intitulée “ Identifier et comprendre les comportements et les attitudes des hommes australiens en matière de délinquance sexuelle à l’égard des enfants ” est pionnière en Australie sur les délinquants sexuels non détectés. Elle vise à renforcer la prévention et la détection précoce des agressions sexuelles sur les enfants. Elle met en lumière la nécessité d’une attention accrue envers les hommes de la communauté qui font du mal aux enfants, mais qui échappent au système de justice pénale.

Les résultats de cette étude sont un appel à l’action pour les autorités et le grand public, afin d’améliorer la protection des enfants contre les violences sexuelles. Elle insiste sur l’importance de briser le silence entourant ces crimes et de renforcer les mécanismes de prévention et de détection.


Concernant les violences sexuelles nous vous conseillons de lire nos articles  » Repérer, prévenir et agir contre les violences sexuelles faites aux enfants  » et  » Profil agresseur, dans les violences sexuelles faites aux enfants  » qui fournissent de nombreuses ressources pour prévenir et agir contre les violences sexuelles.

Faut-il médiatiser son histoire de victime de violences sur les réseaux ?

Faut-il médiatiser son histoire de victime de violences sur les réseaux ?

De nombreuses victimes de violences intra-familiales se tournent vers les réseaux sociaux pour médiatiser leur histoire car elles sont confrontées à des situations où elles ne sont pas entendues par la Justice.

A la fois pour se défendre, pour dire leur vérité, elles prennent le risque d’exposer leur affaire, de manière anonyme ou non, espérant que cela leur apportera de l’aide.

Ces témoignages, bien que très difficiles à exprimer, sont nécessaires dans leur lutte contre les violences intrafamiliales qu’elles ont subies, car ils permettent de rendre visible des dysfonctionnements dont la société n’a pas conscience.

Cependant, ces publications médiatiques sont souvent reprochées à la victime lors des audiences. La Justice, et plus particulièrement la partie adverse, n’apprécient pas du tout cette mise en lumière et le zoom inusuel sur leurs pratiques. L’argument est que ces publications sont considérées comme une forme de pression sur le processus judiciaire, ce qui est faux. Déjà, c’est (hélas) leur donner bien trop de pouvoir…

Mais surtout, c’est passer totalement à côté de ces appels au secours. Les victimes ne médiatisent pas leur affaire pour avoir des likes sur les réseaux, elles ne cherchent pas à corrompre qui que ce soit. Elles le font pour se défendre car elles n’ont plus d’autres choix ! Elles se sentent acculées par les injustices.

Sans doute que dans une société où les victimes seraient entendues, où le principe de précaution aurait plus de poids que la présomption d’innocence, qui protège surtout les agresseurs, où les professionnels seraient formés aux principes de l’emprise et du contrôle coercitif, ces témoignages sur la place publique n’auraient pas lieu d’être. Seulement, on n’en est pas là.

Ces victimes utilisent simplement leur droit à l’information pour rendre publique leur affaire. Ce droit est fondamental pour leur permettre de se défendre et de lutter contre leurs agresseurs. Il permet également de sensibiliser l’opinion publique aux problèmes liés aux violences intra- familiales et de mettre en lumière les failles éventuelles du système judiciaire.

Idéalement, il faudrait que ces personnes soient soutenues par leurs avocats. Ces derniers pourraient avancer quelques arguments pour défendre les clientes à qui on reprocherait d’avoir médiatisé leur affaire.

  • Le droit à la liberté d’expression : En médiatisant son affaire, la victime exerce son droit à la liberté d’expression et cherche simplement à alerter l’opinion publique sur les violences qu’elle subit.
  • L’absence d’alternative : souvent les victimes de violences intra- familiales n’ont pas d’autre choix que de médiatiser leur affaire pour être entendues, surtout si la justice ne leur accorde pas la protection dont elles ont besoin.
  • L’intérêt général : Les publications médiatiques sur les violences intrafamiliales peuvent avoir un impact positif sur la société, en sensibilisant l’opinion publique aux problèmes liés à ces violences ou en brisant le tabou et la honte qui entourent ces violences, encourageant ainsi d’autres victimes à parler.
  • La sécurité de la victime : Dans certains cas, médiatiser peut également contribuer à protéger la sécurité de la victime. En rendant son histoire publique, la victime peut alerter son entourage et les autorités compétentes de la situation de violence qu’elle subit et ainsi obtenir une protection accrue.

Médiatiser ne doit pas être encouragé à tout prix, car le prix est parfois très important pour la victime si la Justice décide de lui faire payer son audace. Mais elle peut parfois être un moyen nécessaire pour faire entendre sa voix. Autre bénéfice, les victimes peuvent trouver un réconfort qui leur était jusqu’alors inaccessible, au travers des gens qui les suivent et les encouragent.

Médiatiser n’est PAS une action futile ou malveillante, elle est un appel à l’aide supplémentaire, justifié au vu du contexte.

Nous encourageons la Justice à prendre en compte ces publications comme une partie intégrante du processus de défense des victimes et à reconnaître que la médiatisation leur permet de retrouver un peu de la confiance kidnappée par l’agresseur. C’est une forme de reprise de pouvoir, nécessaire après des années d’emprise.

De même, n’hésitez pas à soutenir la parole des victimes car elle est difficile à exposer.

Cela demande beaucoup de courage de dévoiler toutes les violences subies par ces femmes et/ou leurs enfants.


Vous trouverez ici les témoignages que nous avons recueillis.