La coparentalité avec un pervers : 6 conseils pour vous aider à naviguer dans les eaux troubles sans faire naufrage

La coparentalité avec un pervers

Par Caroline BREHAT

Psychothérapeute, psychanalyste, autrice

La coparentalité avec un pervers

Le titre de cet article peut surprendre. Il contient en effet un oxymore. Les termes « coparentalité » et « pervers » sont par définition antinomiques. Comment coordonner, partager l’éducation d’un enfant avec une personne dont la très forte tendance à l’auto centration l’empêche d’être dans le partage ?

Cela ne fait que quelques mois que vous avez signé l’accord de garde, mais, loin de pouvoir souffler et de laisser cette folie derrière vous comme vous l’espériez, vos pires craintes sont en train de se matérialiser. Votre ex, qui ne vous a pas pardonné de l’avoir humilié en le quittant et a obtenu la garde partagée, utilise déjà l’enfant comme un instrument de vengeance (ou de chantage tacite) sans se soucier des dégâts que cela pourrait occasionner sur son psychisme immature.

Et tout ce que vous avez tenté d’oublier rejaillit soudain avec fracas dans votre mémoire. Vous avez l’impression d’être de nouveau en tête à tête avec vote ex, l’être invivable que vous appeliez secrètement Staline, celui qui s’acharnait à contrôler vos faits et gestes, à créer des conflits, à vous accabler et, vous l’auriez parié, en tirait même une jouissance perverse.

Non seulement il recommence à vous attaquer en interprétant la réalité de manière biaisée et autoritaire, mais il ajoute une touche de perversion : il utilise votre petit Adam contre vous. Comment ? En lui racontant des histoires, en lui faisant croire que vous êtes mauvaise.

Et vous vous maudissez de ne pas vous être mieux battue pour protéger votre enfant de cette folie. Car vous passez une grande partie de votre temps à vous disculper aux yeux d’Adam qui, vous le voyez bien, ne sait plus très bien qui croire. Non, vous n’avez pas mis papa à la porte du domicile familial, enfin si, mais vous aviez les meilleures raisons du monde.

Comment expliquer à un enfant de 6 ans que c’est parce que son gentil papa vous maltraitait psychologiquement et que votre survie psychique, et donc la sienne également, étaient en jeu ? Cela atteint des proportions grotesques et vous craignez même que votre ex ne lave carrément le cerveau de votre enfant. Vous n’êtes clairement pas à armes égales puisque votre ex utilise la diffamation et le mensonge, mais vous avez plus d’atouts que vous le pensez. Et vous n’y laisserez pas votre peau, ni celle de votre enfant.

Voici quelques conseils qui devaient vous aider à naviguer dans les eaux troubles de la coparentalité avec un pervers narcissique sans faire naufrage, c’est-à-dire en veillant à ce que les dommages collatéraux (causés à l’enfant) soient minimaux.

1. Faire un travail psychique d’acceptation et de deuil

Entrer dans la coparentalité avec un pervers implique d’abord de réaliser un travail psychique. Cela veut dire accepter de faire le deuil d’une relation normale avec votre ex car sa structure psychique ne lui permet pas une coparentalité saine. Pourquoi ?

Parce que, premièrement, vous êtes son mauvais objet et que vous avez été choisie à votre insu pour être celle avec qui il va régler des comptes anciens, même très anciens. Lesquels ? Ceux qu’il a avec sa mère ! En effet, dans de nombreux cas de figures, la femme de ces hommes, la mère de leur enfant, est fantasmatiquement vécue comme un avatar maternel. Et vous n’avez pas pu ne pas remarquer que votre ex a une relation parfaitement ambivalente avec sa mère, une relation totalement fusionnelle (sur fond abandonnique, il est vrai) qui l’enrage car il a l’impression d’être plus ou moins consciemment captif de sa mère.

Bref, sa vision est irrémédiablement biaisée : vous êtes son bourreau, il est votre victime. C’est écrit dans le marbre de son psychisme. Vous le persécutez, il n’a donc d’autre choix que de vous persécuter à son tour. Et autant se le dire immédiatement, car cela vous fera gagner du temps : votre ex fera tout pour imprimer sa vision biaisée de vous dans le psychisme de votre enfant. Comprenez bien que rien de tout ceci n’est conscient, votre ex rejoue un scénario archaïque inconscient, lié aux maltraitances/négligences qu’il a subies pendant son enfance, mais sa vision actuelle de vous n’en est pas moins opérante.

Il y a autre chose que votre ex ne peut vous pardonner. Vous avez également mis à mal l’image d’homme parfait qu’il se plaisait à promouvoir. Vous n’êtes pas du genre à vous vanter, vous êtes même plutôt humble, prompte à vous effacer, mais reconnaissez-le, vous êtes tout simplement plus intelligente, plus diplômée, plus responsable, plus compétente professionnellement que lui (une sorte de femme trophée) … Et à votre insu, vous ne pouvez vous empêcher de lui renvoyer ses failles, ses faiblesses, ses fêlures même, c’est-à-dire sa veulerie, sa dépendance vis-à-vis de vous, et, cela lui est tout simplement insupportable.  

Selon le degré de pathologie de votre ex, vous devrez donc commencer par faire de nombreux deuils. Non, vous ne jouirez jamais d’une relation de coparentalité saine et normale. Exemples : vous ne pourrez pas compter sur lui pour aider Adam à faire ses devoirs (c’est bien trop barbant pour votre ex qui préfère jouer aux jeux vidéo avec son fils, ou sans lui, d’ailleurs). Vous ne pourrez pas compter sur lui pour administrer religieusement les médicaments nécessaires pour soigner le rhume d’Adam (votre ex est bien trop autocentré pour y penser). Et non, votre petit Adam ne mangera pas correctement ni ne se couchera à heures fixes.

Mieux vaut le savoir maintenant que de consacrer toute votre énergie à éduquer votre ex dont l’immaturité et la rigidité le rendent inéducable…

Que faire lorsque l’enfant est jeune et qu’il est impossible de responsabiliser l’enfant à la place du parent pervers ? Faire entrer en scène une psychologue a parfois des effets positifs. L’ex se sent surveillé, observé, il est sur ses gardes et fait plus attention.

2. Instaurer des limites à votre ex

Le pervers a une fâcheuse tendance à vouloir instaurer SA loi. Il faut le comprendre : fantasmatiquement, la loi c’est lui puisqu’il est Dieu. La loi judiciaire et la protection juridique sont donc indispensables pour faire contrefeu et le faire plier. Et vous ne connaissez que trop bien ses rages lorsqu’il n’obtient pas ce qu’il veut ou lorsqu’il interprète votre réaction comme du mépris ou du dénigrement.

Il faut absolument éviter que l’ouragan qui sommeille en lui ne se déchaîne devant votre enfant. Pour ce faire, il n’y a qu’une seule solution : instaurer des limites. Communiquez principalement par emails ou SMS ou par l’entremise de votre avocat. Cette méthode a également l’avantage de vous permettre de réfléchir à froid à ce qu’il faut dire. Souvenez vous que vous écrivez également pour le juge car avec votre ex hyper procédurier, vous n’êtes jamais qu’à quelques pas d’un tribunal.

Dans l’accord de garde, délimitez précisément, religieusement même, tous les contacts et les interactions possibles, de même que toutes les imprécisions qui pourraient lui permettre de s’engouffrer dans la brèche et de vous entraîner dans une dispute (heures et lieux exacts de prise en charge et de dépôt de l’enfant, calendrier ultra précis des vacances, nombre d’appels téléphoniques autorisés par jour…) N’oubliez pas que les zones grises représentent une opportunité pour le pervers de vous mettre à mal. Tout doit être écrit noir sur blanc.

Votre meilleur allié sera un avocat spécialiste de ces personnalités toxiques et chevronné. La convention de garde doit être ultra précise (ex) : blindée contre les manœuvres intrusives et explosives de votre ex.

Trop de mères célibataires en butte à ces hommes pervers choisissent des avocats maltraitants ou négligents qui finalement parachèvent à leur insu le travail de leur ex, soit parce qu’ils ne répondent jamais à leurs mails et appels soit parce qu’ils doutent de ce qu’elles racontent et pensent même qu’elles exagèrent. Ces avocats ne peuvent en aucun cas vous aider.

La première pierre consiste à trouver un avocat spécialiste des conflits de garde avec qui vous pouvez faite équipe. Un avocat qui a réellement à cœur de vous protéger ainsi que votre enfant. Ces avocats sont évidemment extrêmement minoritaires, mais ils existent.

3. Se rééduquer au bonheur

La guerre que votre ex livre contre vous est une guerre d’usure, une guerre des nerfs, semblable à celle des tranchées pendant la Première Guerre Mondiale. Le mot d’ordre est donc de prendre soin de vous, c’est-à-dire de votre psychisme et de votre corps car, bien sûr, les deux sont inextricablement liés.

La première démarche est évidemment de consulter régulièrement une psychothérapeute spécialiste des personnalités perverses. Ce psychothérapeute devra avant tout être empathique car aucun psychothérapeute non doté de cette qualité ne pourra vous aider réellement. C’est le minimum : un psy qui accueillera votre douleur avec compassion et ne vous renverra ni insensibilité ni froideur, ces défauts qui sont justement ceux de votre ex, que bien sûr vous n’avez aucunement envie de retrouver chez votre psy.

La mission de votre psy sera de vous aider à évacuer le trop plein de folie que votre ex expulse en vous car, oui, votre ex expulse sa folie en vous et c’est ce qui explique que vous avez si souvent l’impression de devenir folle. Il faut relire Paul-Claude Racamier, psychiatre et psychanalyste, le premier à avoir révélé et décrit, à la fin des années 1980, les perversions narcissiques et leur fonctionnement, pour comprendre ce qui se passe lorsqu’on est en contact avec ce type de personnalités  :

« Le mouvement pervers narcissique est une façon organisée de se défendre de toutes douleur ou contradiction internes et de les expulser pour les faire couver ailleurs, tout en se survalorisant, tout cela aux dépens d’autrui et non seulement sans peine mais avec jouissance. L’objet de la perversion narcissique est […] un ustensile. »

C’est dur à entendre, mais vous n’étiez en fin de compte qu’un réceptacle permettant à votre ex d’expulser de lui tout ce qui lui était insupportable et menaçait de le mettre à mal. Il va sans dire que cette intrusion forcée dans votre psychisme ne peut également que vous mettre à mal également.

La simple fréquentation de ces personnes génère une sorte de paralysie traumatique de la pensée. L’impossibilité de se le représenter, c’est-à-dire de l’inscrire dans une chaîne signifiante, est précisément ce qui rend le traumatisme pathogène. Le psychothérapeute vous aidera aussi à déculpabiliser car, bien sûr, inévitablement, vous culpabilisez d’avoir donné un parent pervers à votre petit Adam. Les groupes de soutien où l’identification bat son plein permettent également de rompre l’isolement physique et psychique.

Aller mieux passe par une reconnexion avec son désir, son corps afin de retisser le tissu de votre enveloppe de protection. Ne vous privez pas de la possibilité de faire ce qui vous fait plaisir, qu’il s’agisse d’un sport, de balades, d’un club de lecture, de yoga, de méditation, de cours de cuisine, de la fréquentation d’une association où vous avez l’impression de retrouver des personnes qui vous ressemblent et vous redonnent confiance dans le monde. L’entourage et le cercle d’amis ont évidemment un grand rôle à jouer pour vous empêcher de ressasser et de mariner dans la mélancolie et les regrets et vous aider à retrouver confiance dans le monde et dans la vie car, comme le dit un proverbe africain, l’homme est un médicament pour l’homme.

Et souvenez vous toujours qu’en vous aidant, vous aidez votre enfant car une mère faible ou dépressive risque de donner corps aux fantasmes de l’enfant qui pourrait se sentir responsable et en éprouver une grande culpabilité génératrice d’angoisses, ce qui, évidemment, ne favorisera pas la cohésion de sa personnalité

4. Imposer un cadre cohérent à votre enfant

Votre enfant est indéniablement le maillon faible de cette séparation. Votre ex va donc tenter de le transformer en votre ennemi numéro 2. Comment ? En lui « enseignant » ce qui l’a nourri, lui. Le chaos, le déséquilibre, la confusion, l’instabilité… tout ce qui vous insupporte chez votre ex.

Pour lutter contre ces fléaux, il vous faudra donc instaurer un cadre suffisamment strict propre à structurer la personnalité de votre enfant que votre ex s’emploie justement à déstructurer.

En effet, le pervers se plaît à saper les règles et les bases, à évacuer les interdits que vous vous appliquez à enseigner à votre enfant. Et vous l’avez compris, votre ex met du cœur à l’ouvrage car la guerre contre vous, c’est son Waterloo à lui. Non, vous ne vous faites pas de film, votre ex jouit véritablement de vous imaginer épuisée, en train de pester.

Vous n’aurez donc d’autre choix que celui de rappeler sans cesse les règles à Adam, de rééquilibrer les choses. Ce n’est pas parce qu’Adam a le droit de diner avachi sur le canapé devant l’émission de Cyril Hanouna (comme son père) qu’il peut le faire chez vous également. N’oubliez pas que faire respecter un cadre et établir des limites est sécurisant et structurant pour un enfant. Il ne faut pas y aller trop fort évidemment car un cadre trop rigide ou cadre trop laxiste peuvent avoir les mêmes effets.  

Votre enfant revient de l’école et vous demande : « C’est vrai, maman, que papa n’a pas assisté à ma rentrée de classes parce que tu le lui as interdit ? » Inspirez et expirez profondément et gardez votre sang froid. Réagir au quart de tout ne serait pas constructif. Faites une démonstration accessible à l’âge de votre enfant et répondez calmement : « Absolument pas, mon chéri. Papa est un adulte qui est libre d’assister à ta rentrée des classes. Je n’ai pas à lui interdire quoi que ce soit. » Vous pouvez poursuivre si vous souhaitez faire réfléchir votre enfant : « Je ne sais vraiment pas pourquoi papa dit des choses fausses qui, du reste, ne concernent pas les enfants. Je sais bien que ça te fait de la peine d’entendre ça sur maman, mais je ne veux pas que tu t’inquiètes. »

Votre enfant comprendra ainsi que vous êtes capable de vous identifier à ses ressentis et cela l’incitera à son tour à s’identifier à vous. Vous pouvez, bien sûr, envoyer un message à votre ex pour lui demander des comptes, mais rappelez vous que vous ne parviendrez pas à faire entendre raison à votre car le pervers narcissique (PN) n’admet jamais ses torts et, pire encore, quand il se sent attaqué, il se rigidifie et projette ses torts sur vous.

Adam est revenu de chez lui couvert de boutons de moustiques parce qu’il n’a pas pris soin de le recouvrir de lotion anti-moustiques ? Pas du tout, ces boutons étaient déjà là quand Adam est arrivé chez lui, c’est chez vous que les moustiques ont sévi, certainement pas chez lui. D’ailleurs, il n’a jamais vu de moustiques chez lui.

Vous êtes face à une « projection » ou « projection identificatoire ». La projection est la propension à attribuer aux autres ses propres défauts et désirs inavouables. C’est un mécanisme souvent paranoïaque qui est très « confusionnant », et extrêmement puissant et délabrant pour les psychismes.

5. Développer l’esprit critique de l’enfant

Il faut absolument développer l’esprit critique de votre enfant, l’entraîner à penser par lui-même, car cela permettra de lutter contre l’influence néfaste de votre ex. Votre enfant sera outillé pour analyser individuellement les situations.

Ne dîtes pas : « Ton père est vraiment méchant de dire ça sur moi », demandez plutôt : « Tu as pensé quoi, toi, quand papa a dit ça ? » ; « Qu’est-ce que tu as ressenti en entendant ça ? »

Comme dans la maïeutique socratique, aidez votre enfant à accoucher de ses propres conclusions en l’encourageant à se fier à ses émotions. Permettez à votre enfant d’explorer ses ressentis et discutez en avec lui. Vous lui apprendrez à penser, à aimer le débat, mais également à valider ses émotions, ce qui est toujours un problème pour l’enfant d’un parent pervers qui risque de douter de la fiabilité de ses perceptions. Or c’est justement la fiabilité de nos perceptions qui est à la base de notre capacité à appréhender le réel.

Autant dire que l’entreprise du pervers peut s’apparenter à une véritable mise à mort de l’appareil psychique et donc de l’intégrité psychique de l’enfant.

Trop peu d’enfants aiment penser de nos jours. Il est donc particulièrement important dans ces situations à fort risque de « décervelage » d’encourager l’enfant à penser en lui montrant notamment l’exemple par la lecture. Cependant, toutes les activités de « symbolisation » qui permettent de se représenter la réalité sont aidantes : écriture, dessin, peinture, danse, théâtre. De même que les jeux et les sports de plein air, bien sûr.

6. Etre le meilleur exemple possible pour l’enfant

Vous l’avez compris, l’empathie ne fait évidemment pas partie de cette équation. Pas même l’amour, d’ailleurs. L’enfant est une sorte de pion, un instrument de vengeance qui doit permettre à votre ex de gagner la guerre contre vous.

Sortez votre enfant de ce schéma en montrant à votre enfant ce qu’est un parent mature et en l’aidant à faire la part des choses. Car ce qui se joue ici c’est plutôt une sorte d’attachement toxique par lequel l’enfant est fantasmatiquement vécu comme une sorte de prolongement corporel (dynamique de fusion), ce qui exclut bien sûr toute idée d’individuation.

En tant que parent sain hélas contraint de « co-parenter » avec un pervers, il faut être le meilleur exemple possible pour son enfant. Pourquoi ? Parce que votre victoire ne sera pas de récupérer la garde exclusive. Récupérer la garde exclusive d’un enfant tellement identifié à son parent pervers qu’il en reproduit les comportements déviants serait évidemment une victoire à la Pyrrhus.

Contrairement à votre ex, vous n’utiliserez donc pas votre enfant comme un messager (si vous avez un message à faire passer à votre ex, faites le via un email ou votre avocat car avec un pervers, il est toujours important de garder des traces de vos échanges par écrit), un enquêteur (ce n’est pas à votre enfant de vous aider à assouvir votre curiosité) et surtout pas un défouloir (si vous êtes vraiment à bout, inscrivez vous à la boxe ou au kickboxing, faites du yoga ou de la méditation et consultez une psy spécialiste de la perversion).

Il importe que vous soyez à même de contrôler vos émotions devant votre enfant. N’oubliez jamais que le pervers excelle à vous provoquer et qu’une de ses plus grandes satisfactions est évidemment de vous voir vous mettre en rage et éventuellement perdre la face tandis que lui reste improbablement calme. Cela confirme ce qu’il se plaît à répéter à tout un chacun dans une dynamique on ne peut plus projective : vous êtes folle, il est sain d’esprit. Quelle jouissance pour lui de le voir confirmé dans ses certitudes, a fortiori devant Adam ! Ne lui donnez pas ce plaisir.

Quels sont donc ces comportements sains ? Nous l’avons déjà dit, il faut laisser la toxicité derrière vous. Une routine régulière aidera à assurer la stabilité émotionnelle de votre enfant et le rassurera. Bannissez toute dispute ou conflit devant l’enfant. Si votre ex vous prend à parti devant Adam, quittez immédiatement les lieux et dites que vous préférez qu’il vous envoie un message écrit (mail ou SMS) ou qu’il passe par votre avocat.

Pas de diffamation ou dénigrement derrière le parent pervers non plus. Laissez ces bassesses au parent pervers. Placez vous en contraste total avec la manière de faire de votre ex, votre enfant comprendra par lui-même que c’est vous qu’il doit émuler et il s’identifiera à vous. Comment ? Parce que c’est chez vous qu’il trouvera les ingrédients indispensables à son bon développement, à savoir :

  1. la tendresse, l’ingrédient de base, qui vous différenciera du pervers incapable de tendresse, évidemment, puisque la tendresse lui fait horreur et qu’il a la plus grande difficulté à la feindre ; 
  2. la communication et l’empathie : dites et montrez à votre enfant que chez vous, on ne frappe pas ni avec la main ni avec les mots, on s’explique poliment et respectueusement. Encouragez votre enfant à parler de ses émotions et lorsqu’il le fait, intéressez vous sincèrement à ce qu’il dit, et validez ses émotions. Sur ce terrain, vous allez gagner haut la main car votre ex n’a aucune empathie et tout comme la tendresse, il lui est bien difficile de la feindre. Un enfant qui se sent compris se sent également contenu ;
  3. la disponibilité tout court aussi d’ailleurs car les parents qui jouent et rient avec leur enfant créent une vraie complicité avec celui-ci ; 
  4. une certaine forme d’humilité et une capacité à se remettre en question. Le parent qui s’excuse montre qu’il sait avoir tort. C’est là encore une dynamique en contraste total avec celle du pervers qui a tendance à se gonfler et se faire valoir comme un paon.  Toutes ces qualités vous permettront donc de donner à votre enfant un refuge tant physique que psychique où il pourra s’abriter des intempéries causées par son parent pervers.

Attention, les choses doivent être bien claires dans votre esprit : vous ne luttez pas contre votre ex. Vous luttez pour le bien-être de votre enfant. Cela implique que vous ne fonctionnerez pas en miroir des comportements de votre ex.

L’être immature, c’est lui. Vous devez renvoyer une image de parent mature et solide à votre enfant. Votre grande victoire sera de voir votre enfant émuler vos comportements sains, votre façon de penser et adopter votre vision du monde. Une vision saine et non biaisée de la réalité.

Et franchement, sur ce plan, vous avez plusieurs longueurs d’avance car ce qui définit le mieux un pervers est peut-être son incapacité à s’identifier aux besoins et angoisses des autres, y compris de son enfant. Avouons le, sa personnalité ne lui facilite guère la tâche pour rallier l’enfant dans son camp. Pour que votre enfant s’identifie à vous, il faut absolument être un parent solide qui s’épanouit et jouit de la vie (voir chapitre « se rééduquer au bonheur »).


Cet article, qui a été publié dans France-Soir le 27 février 2023, est tiré des séances de groupe organisées par Protéger l’Enfant.

Si la forme masculine est utilisée («pervers ») dans cet article, c’est parce qu’il est tiré des situations où les mères sont accusées de « SAP » où le parent pervers est généralement le père, mais il va sans dire que les hommes n’ont pas l’apanage de la perversion et que les femmes aussi peuvent être perverses.


Caroline Bréhat

Psychothérapeute, psychanalyste, autrice


Autres articles de Caroline Bréhat :

Rencontre avec Caroline Bréhat

Le « Syndrome d’Aliénation Parentale » ou l’instrumentalisation du système judiciaire

Livre « Mauvais père » : l’importance de la plaidoirie

Livre « Mauvais père » : l’importance de la plaidoirie

Livre "Mauvais père" : l'importance de la plaidoirie de Caroline Bréhat

de Caroline Bréhat

La publication de cet extrait tiré de Mauvais Père, mon témoignage sur le faux syndrome appelé « SAP » publié par Les Arènes en 2016, vise à démontrer qu’une plaidoirie qui intègre des éléments « psy » (en présentant le fonctionnement pathologique et les mécanismes de défense propres à ces personnalités) peut aussi porter ses fruits en sensibilisant les juges à la dangerosité du parent aliénant/agresseur.

C’est en effet grâce à cette plaidoirie que la Cour d’appel de Rennes a très exceptionnellement décidé qu’il fallait protéger ma fille Gwendolyn du parent agresseur (le vrai parent aliénant) en empêchant son retour aux Etats-Unis.


Extrait de Mauvais père de Caroline Bréhat

Nous avions, après de longs débats, décidé d’un changement radical de tactique. Quand le combat est manifestement perdu, il faut changer 3 choses : le terrain, c’est ce que j’avais fait en quittant New York ; mais aussi, les règles du jeu, et les armes. Les juges aux affaires familiales détestent les accusations trop virulentes, mais nous possédions la matière pour les appuyer. Nous étions bien décidés à dessiller leurs yeux et leur démontrer que la personnalité psychotique de Julian interdisait absolument tout retour de Gwendolyn auprès de lui.

Palais des ducs de Bretagne, Rennes, 17 mars. Les trois juges d’appel, le président, et ses deux conseillers, étaient assis en face de moi sur une estrade. Derrière eux, des boiseries somptueuses représentaient des scènes du VIIème siècle. Les magistrats attendaient impassibles que tout le monde prenne place. Deux étudiantes en droit prirent place aussi silencieusement que possible dans notre dos. Les trois juges en robe de velours, capés de leurs mantilles d’hermine si solennelles, ne quittaient pas les protagonistes des yeux, ils semblaient étudier chacune de nos expressions. Le président se démarquait par sa prestance et ses traits aristocratiques. Il m’impressionnait : tremblante, sans doute recroquevillée, j’étais écrasée d’anxiété devant ce demi-dieu qui tenait ma vie et celle de Gwendolyn entre ses mains.
[..]

Je connaissais la plaidoirie de Maître Tollides par cœur. Nous avions passé des jours, des nuits à peser chaque phrase, chaque terme, chaque concept. Nous avions tiré les leçons de la première instance et, cette fois-ci, nous étions bien plus préparés, plus offensifs. Nous y avions intégré le fruit de nos analyses « psy » sur Julian : sa violence, ses projections, sa folie, sa paranoïa. Tout s’était soudain éclairci dans mon esprit, et la plaidoirie de maître Tollides avait été rédigée pour sensibiliser les juges d’appel à la dangerosité de Julian.
Tarnec écoutait l’argumentation de mon avocat, tête baissée. A ses côtés, Julian, dont le coude était posé sur le dossier de sa chaise, était fébrile. Il ne cessait de s’agiter. Maître Tollides continuait de rappeler l’historique de l’affaire. Sa voix portait et sa déclamation spontanée et élégante captait l’attention de l’audience.

Madame Bréhat a toujours eu le souhait que son enfant s’épanouisse lors des périodes passées en son domicile, mais également lors des séjours chez son père. Elle n’a toutefois pu que constater que sa fille manifestait de plus en plus de troubles lorsqu’elle devait se rendre chez M. Jones, exprimant des craintes de plus en plus fortes, ce sentiment de peur s’accompagnant notamment de crises de tremblements. L’enfant faisait part à sa mère d’épisodes de plus en plus violents à son retour. Malgré cela, Mme Bréhat a toujours respecté les termes des décisions rendues, tentant d’apaiser l’enfant, de la convaincre. Les craintes de Mme Bréhat ont redoublé lorsque la thérapeute de l’enfant lui a fait part des pensées suicidaires de Gwendolyn, provoquées par les périodes passées en compagnie de son père et de la seconde épouse de celui-ci. Lors de son séjour en France, en été, elle a décidé de suivre les conseils du docteur Richt, et de consulter une psychologue, afin d’avoir un second avis. Madame Roufignac, dont les conclusions seront également évoquées ci-dessous, a confirmé le bien fondé des craintes éprouvées par la concluante. L’experte a considéré devoir également faire immédiatement un signalement au Parquet. Rappelons que les experts, psychologues et médecins français sont soumis à un code de déontologie strict, et qu’ils peuvent être sanctionnés, professionnellement et pénalement, en cas de faux signalement ou de certificat de complaisance. M. Jones n’hésite pourtant pas à mettre systématiquement en doute les rapports et certificats produits ainsi que la compétence de leurs auteurs…

C’est ainsi que le retour de Gwendolyn a été ordonné, mais au domicile de sa mère. Cette décision ne peut être exécutée, Mme Bréhat n’ayant plus de domicile à New York. Le premier juge, lorsqu’elle évoque une « réalité souvent plus contrastée » quant au parent désigné comme seul responsable par l’autre, et inversement, s’appuie sans aucun doute sur sa longue expérience des conflits parentaux. Mme Bréhat entend pourtant démontrer que le cas d’espèce est extrêmement complexe, qu’il sort du commun et doit être jugé comme tel.
L’auditoire de maître Tollides était manifestement captivé, et Julian, que je ne cessais d’observer, semblait progressivement perdre contrôle de lui-même. Ses yeux brillants s’agitaient frénétiquement et je remarquais que les doigts de sa main droite ne cessaient de pianoter sur sa cuisse.

Monsieur Jones choisit, adopte et impose la réalité qui lui convient. Il est alors profondément convaincu et certainement très convaincant. Mais il peut en changer tout aussi rapidement et peut se montrer particulièrement irascible envers qui veut s’opposer à lui…
Tollides respira, il se tut, ferma les yeux et grimaça. Il y avait dans cette grimace de la douleur.

Irrascible envers qui s’oppose à SA vision de la réalité… notamment sa fille, hélas, qui a ce talent, malgré son jeune âge, de discerner le vrai du faux !
J’observai toujours Julian et je me demandai si je n’étais pas victime d’une hallucination. Sa mâchoire se crispait, son sourire vainqueur se muait en un rictus agressif, son œil devenait effrayant. Julian, le « surdoué », qui maîtrisait toujours tout et montrait un visage parfait devant tous les intervenants de New York, semblait prêt à exploser à tout moment. Les juges le fixaient et je crus lire du dégoût dans le regard du président. Je retins ma respiration.
Maître Tollides poursuivait sa plaidoirie. Là où Tarnec serrait et écrasait sur sa table un poing vengeur, Tollides tournait vers tous une main ouverte, bienveillante. Là où Tarnec dressait et faisait tournoyer un doigt accusateur, Tollides joignait ses paumes dans une prière humble. Tarnec, c’était Mussolini. Tollides, c’était Gandhi, Luther King, Mandela.
Soudain, les yeux de maître Tollides se firent durs.

Par ailleurs, l’argumentation de M. Jones devant la Cour laisse transparaître, en de multiples points, une violence et une haine larvée très inquiétantes. Le harcèlement judiciaire incessant, les menaces, le chantage envers le docteur Richt en sont des signes éloquents. Rappelons qu’au mépris des intérêts de l’enfant, il a cherché à suspendre le travail du docteur Richt qu’il accuse de complicité à un enlèvement d’enfant. Il a récemment poursuivi ce harcèlement par voie judiciaire puisque le docteur Richt a dû répondre à de fausses allégations devant le tribunal disciplinaire de l’Etat de New-York. Elle vient d’en être totalement blanchie faute d’accusations et d’argumentation sérieuse. Il convient de rappeler qu’un nouveau signalement a été fait par le chef de l’unité pédiatrique de l’hôpital de Quimper expliquant que l’enfant a été « admise pour idées noires, pensées suicidaires » et qu’elle présentait « un état de détresse psychique important » provoquant une « crise d’angoisse avec tremblements, polypnée » Comment M. Jones peut-il négliger, comme il le fait, la douleur de son enfant ? L’enfant a déclaré au juge « j’aime un petit peu mon père, presque pas. » Elle a dit à son père depuis, lors de leur dernier contact téléphonique : « je veux bien que tu sois mon père, si tu arrêtes de mentir et de dire que je mens. » Une enfant entièrement sous l’emprise de sa mère, comme il est allégué, serait incapable d’une telle nuance. L’absence totale d’ambivalence de l’enfant aurait été le principal signe du prétendu « syndrome d’aliénation parentale » allégué par le père, et lui seul, sans pièce à l’appui. Ce n’est donc manifestement pas le cas !
Je fixai toujours Julian, de plus en plus incrédule. L’agitation nerveuse de sa jambe droite, le rictus qui déformait son visage et sa mâchoire serrée composaient un tableau de plus en plus terrifiant. Les juges ne le quittaient pas des yeux. Julian se tourna alors vers moi. Ses yeux exorbités reflétaient toute sa haine. Je frissonnai. Effarée, je me retournai vers les étudiantes assis derrière moi. Les deux jeunes filles me sourirent simultanément. Il y avait dans leur regard de la compassion.

La personnalité de M. Jones est particulièrement inquiétante. Monsieur Jones montre deux visages très différents selon les interlocuteurs et les circonstances : le tyran domestique se cache derrière une façade sociale particulièrement altruiste et pacifique de militant humaniste. Mais cette construction elle-même devient caricaturale, grossièrement mensongère, et vire même au délire prophétique : la lecture des sites mis en ligne par M. Jones pourrait faire rire en dehors du présent contexte : vous verrez par vous-mêmes, messieurs les juges. M. Jones a une vision, une mission : il va maintenant « illuminer le monde » pour l’unifier.
L’expression sur le visage de Julian me bouleversa soudain. Je la reconnus. Je m’attendais presque à ce qu’il hurle en ma direction la phrase qui m’avait alertée sur sa folie lorsque je lui avais jeté un bonnet sur l’épaule : « Tu m’as blessé ! J’ai eu l’impression que le ciel me tombait sur la tête ! » Julian dévoilait sa face sombre, celle qu’il prenait généralement bien soin de cacher et je ne pouvais m’empêcher de trembler. Je claquai des dents, conditionnée sans doute. Mais les yeux du président du tribunal, posés sur moi, reflétaient un mélange d’empathie et de pitié à mon égard. Il me croyait ! Tarnec secoua la tête faiblement, mais le cœur n’y était plus. Il semble avoir jeté les gants.

Brusquement, le discours de Tollides s’accéléra, sa voix se fit forte. Il lança l’assaut, et, soudain, les mots claquèrent, les répliques assassines fusèrent, les phrases sifflèrent, les arguments explosèrent. La violence et la peur avaient envahi la salle, palpables, incarnées. La violence de Julian, notre terreur. Le chaos de Julian. Sa folie aussi. Mes yeux s’emplirent de larmes et ma vue se brouilla.

Par ailleurs, comme on l’observe souvent dans ce type de personnalité, M. Jones prête facilement aux autres (il projette sur eux) ses sentiments les plus agressifs, ses travers les moins acceptables. On a vu ainsi qu’il attribue d’abord des troubles psychiques à Mme Bréhat. On a vu qu’il accuse Mme Bréhat d’entretenir des rapports asphyxiants, aliénants et d’emprise avec son enfant alors que c’est lui qui a une dépendance malsaine vis-à-vis de sa fille qu’il a tentée de mettre sous son emprise. On a vu qu’il a initié toutes les dernières procédures, y compris en utilisant des méthodes condamnables en France (enregistrement caché) et les fausses déclarations, mais c’est Mme Bréhat qui est pour lui « procédurière. » On a vu dans plusieurs témoignages et signalements qu’il tente régulièrement d’imposer sa réalité propre à sa fille, mais c’est Mme Bréhat qu’il accuse d’implanter des idées dans le cerveau de Gwendolyn ! On a de multiples exemples (pièces à l’appui) de ses mensonges qui deviennent un style de vie, mais c’est Mme Bréhat qui est qualifiée de « professionnelle de la manipulation. Encore une fois, M. Jones est profondément convaincu de ce qu’il avance, et donc souvent très convaincant. Mais il ne fait qu’alléguer : c’est Mme Bréhat seule qui produit des témoignages et signalements concordants des professionnels et experts qui ne peuvent être ignorés.

Le regard que lança Julian à mon avocat me stupéfia et fit frémir bruyamment les deux étudiantes en droit : son agressivité manifeste n’avait pas échappé aux trois juges, qui ne le lâchaient plus, froids, glaciaux, glaçants, eux qui voyaient devant eux, sur le visage de Julian, se dessiner la folie, la violence, le mensonge, le portrait exact qu’était en train de dresser, mot après mot, phrase après phrase, un époustouflant Tollides.
Le masque était tombé. Julian affichait désormais un rictus haineux permanent, ses yeux étaient écarquillés, perdus, paniqués. C’était maintenant lui la bête traquée. Il savait qu’il avait perdu, mais, pour une fois, il était totalement impuissant. Il ne pouvait même plus soutenir le regard des juges, et cherchait désespérément une expression rassurante, un signe de confiance chez son avocat. Or Tarnec avait posé un coude sur son pupitre, et de deux doigts, il soutenait un front devenu trop lourd, il hochait ostensiblement la tête. Le ténor des ténors semblait accablé. Je n’y croyais pas. Tout cela semblait irréel.

A la lumière de tout ceci, il n’est tout simplement pas concevable, sans avoir au moins pris la précaution d’une expertise d’envisager le simple retour de Gwendolyn au domicile paternel.
Maître Tollides était immobile. Il respira longuement, puis se retourna vers moi. Il avait l’air épuisé. Mais son visage, pourtant grave, dégageait une impressionnante sérénité. Les deux étudiantes trépignaient, elles me souriaient, elles paraissaient folles d’enthousiasme. Tout cela semblait chimérique. Se pouvait-il vraiment… ?

Les mots violents employés par Tarnec me firent soudain comprendre qu’il avait entamé sa plaidoirie. « Madame Bréhat… une manipulatrice hors pair… mère pathologique et dangereuse qui n’hésite pas à laver le cerveau de sa fille pour en découdre avec le père… » Sa voix emportée, son ton coléreux et son argumentation désordonnée, quelle contraste avec la musique, la partition jouée par maître Tollides ! J’observai Julian. C’était lui qui maintenant s’agitait sur sa chaise comme un insecte dans une toile d’araignée. Je ne savais que trop bien ce qu’il ressentait, ce besoin irrépressible de réagir ou de fuir, tout en ayant pleinement conscience que ses propres réactions resserrent inexorablement le piège, que l’on provoque sa propre perte et que la peur que l’on ressent stimule notre tortionnaire. Le plus diabolique dans cette situation, le plus pervers, c’est la lucidité de la victime. A le voir si pitoyable, j’avais presque pitié de Julian… Presque. Quel retournement ! Il me semblait que les mouches avaient changé d’âne. J’étais perdue dans mes émotions, dans un délicieux brouillard, et je n’entendais plus rien de la plaidoirie de Tarnec. J’étais déjà loin.


Romancière, psychanalyste et psychothérapeute française, Caroline Bréhat a travaillé quinze ans à l’ONU et dix ans comme journaliste à New York. 

Livre les mal aimées de Caroline Bréhat

Son roman autobiographique « J’ai aimé un manipulateur » (Éditions des Arènes), traduit en douze langues et son livre témoignage « Mauvais Père » (Éditions des Arènes) traitent tous deux du sujet des pervers narcissiques et des parents destructeurs.

Son dernier livre s’intitule « Les mal aimées » . Elle y aborde sous un autre angle la violence familiale transgénérationnelle, ce sujet que cette psychanalyste maitrise si bien à titre personnel et professionnel. Vous pouvez retrouver son interview dans notre article « Rencontre avec Caroline Bréhat ».